Le mythe russe porte un nom : Igor Strelkov

Le mythe russe porte un nom : Igor Strelkov

Nous devons comprendre que le rôle d’Igor Strelkov est fondamental. Cet homme est le type même de l’idéaliste russe, conservateur et véritable patriote, qui comble l’abîme existant entre la pensée et l’action, cet abîme qui est le fléau de notre patriotisme. Quand les Russes réalisent avec acuité que leurs valeurs sont ridiculisées, que leurs intérêts sont bafoués et que leur gouvernement n’est pas aux mains des meilleurs mais des plus ignobles, que font-ils ? Ils se plaignent, geignent, blâment les élites intellectuelles, boivent (bien sûr) et créent des groupuscules que le système réduit rapidement à néant. Les plus passionnés s’adonnent aux bagarres de rues, aux agressions, à une violence et à des sacrifices sans signification. Certains sont soudoyés pour servir les plans de l’opposition, d’autres sont manipulés par la police et les services secrets. C’est un cercle vicieux. Personne ne s’attaque au véritable ennemi, personne n'affirme quel est son but véritable, personne ne va jusqu'à celui-ci, fermement et la tête haute. Après tout ce ne sont que des jeunes gens qui se sacrifient, des nationalistes russes, des nationaux-bolcheviques, des Partisans de Primorié [1] qui sont tués lors d’affrontements ou qui pourrissent en prison sans rime ni raison. Cela ne dérange personne. Les Russes continuent leurs rêves du quotidien. D’autres passent des décennies en bavardage vide de sens et vaniteux, donnant d’eux une vision pathétique.

Et c’est alors que Strelkov apparaît. Il est Russe. Il est inflexible. Il est naïf et timide. C’est un idéaliste avec des principes. En temps de paix, on n’a pas besoin d’un homme tel que lui et il est partout mal à sa place. Actuellement, il dirige la ligne de front d’une guerre populaire. Il le fait volontairement. Ainsi, il brise les chaînes de l'impuissance, il dissipe la brume de la crainte et il fait disparaître le désespoir et la dépression due à l'incapacité de traduire ses idéaux dans l'action. N’aurait-il pas été plus loin que la Crimée, ou aurait-il été tué dans les premiers jours de la défense de Slavyansk, nous n’aurions rien appris de lui. C’est ainsi que d’autres hommes formidables sont tombés : ils étaient des héros, eux aussi, comme il en est un, c’étaient d'autres russes ayant brisé les chaînes de l'obscurité. Certains d'entre eux étaient mes amis. Mais Strelkov a été plus loin, il a créé une armée. Il est devenu le point focal de nos espoirs, de notre volonté et de notre transformation. Les autres n’étaient pas moins bon, courageux et légèrement maladroit (comme tous les russes) que lui, mais c’est Strelkov seul qui a eu le don de toucher quelque chose dans notre âme, dans notre sentiment national. Et le mythe russe s’est incarné en lui, il a comblé notre besoin d’avoir un héros. Il a simplement rempli son devoir. Oui, mais ce n’est pas le devoir d’un professionnel ou d’un homme que le destin a placé dans une situation difficile. C’est son devoir. C’est son devoir d’homme Russe qui dépasse l’apathie, la crainte, l’indifférence et l’appréhension. C’est précisément cela l’important : Strelkov a tout fait de lui-même. Et à travers lui, nous devenons plus proche de nous-même. Nous voyons de quoi nous sommes réellement capables. Les soldats qui ont combattu en Afghanistan et en Tchétchénie étaient aussi héroïques. Mais ils ne s’étaient pas rendus là de leur propre volonté. Ils remplissaient un devoir de nature différente au service de l’État. Strelkov, de son côté, remplit un devoir au service de l’Idée, de l’idée russe. Il a brisé les barrières de notre âme. Il nous a émancipés. Strelkov a corrigé quelque chose en nous, il nous a guéris. Nous pensions qu’il n’était pas possible de voir cela : un combattant russe orthodoxe dépourvu de toute peur prenant de sa simple volonté la tête d’une guerre sacrée. Il l’a fait. Et il a commencé à vaincre. Et à chacune de ses victoires, à chaque compte rendu qui nous parvenait de la ligne de front, c’était nous qui étions victorieux. La Russie triomphait.

Cela n’était pas dû à ses convictions politiques ou même à ses capacités comme chef de guerre. C’était plus profond que cela. Il devint notre mythe. Et il n’appartient plus à lui-même, au service armé ou à l’État mais seulement à ce mythe - le mythe russe sur la façon dont nous étions et que nous pouvons redevenir à tout moment.

Ceux qui haïsse Strelkov appartiennent à une race particulière, pas au sens biologique, mais au sens spirituel. C’est la race des techniciens, des artistes, des bureaucrates, des manipulateurs et des marchands. Werner Sombart avait l’habitude de dire qu’il y a deux types d’hommes : les marchands et celle des héros. L’Europe moderne est le résultat du triomphe des marchands (capitalisme) sur la race des héros (Moyen Âge). Strelkov est un Russe du Moyen Âge. Après tout, l’orthodoxie en elle-même ne peut pas être “moderne” : ce serait une parodie, un simulacre. Elle doit être soit ancienne soit médiévale. La “modernité” est le patrimoine de l’Antichrist. Ainsi, Strelkov appartient au passé. Pas au passé qui n’est plus, mais à celui qui était vraiment et qui est encore, comme le cœur de nos âmes, comme le centre mystérieux de l’identité russe.

Nous devons encore entièrement saisir ce que Strelkov signifie vraiment pour nous. Mais la rage qu’il inspire à tous les esprits démoniaques, l'envie que les caractères superficiels éprouvent envers lui, la haine qu'il provoque en Occident et au sein la junte au pouvoir à Kiev, tout cela prouve qu'il n'est pas un accident. Encore une fois, ce n’est pas comme une personne, ce n’est pas au niveau individuel, qu’il faut le juger mais comme celui qui incarne le type russe. Un russe véritable comprend tout concernant Strelkov. Il est nous-même. Il incarne le peuple, le peuple qui s’éveille.

Je demande à ceux qui me font confiance de prendre soin de son image. Il est pour nous un héritage culturel d’une énorme valeur. C’est pourquoi on a voulu l’assassiner, se débarrasser de lui, minimiser sa signification, le ridiculiser et l’abaisser. Si nous permettons que cela advienne alors nous sommes des êtres sans valeur.

Les mythes doivent être défendus, il faut défendre la manière dont Strelkov combat et le combat qu’il mène pour la République de Novorossia, pour la Grande Russie et pour chacun d’entre nous.

Que le Christ soit avec toi, Igor…

[1] Groupe nationaliste activiste de Vladivostok dont plusieurs membres sont morts lors d’affrontements avec la police. Leur nom en russe est Primorskiye partisany. Le Primorié est la région la plus orientale de la Russie (capitale Vladivostok).