En finir avec les libéraux: les espoirs de changement du peuple
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Tous les gens qui réfléchissent sont probablement d'accord pour dire que l'État russe a été saisi dans les années 90 par des ennemis qui ont établi un contrôle externe sur lui - sur notre société tout entière. Le nom générique de ce contrôle est le libéralisme. Pas une sorte de "mauvais libéralisme", de "libéralisme perverti", de "pseudo-libéralisme", mais simplement le libéralisme. Il n'y a pas d'autre type de libéralisme. Et les libéraux russes sont devenus des modules de ce réseau d'occupation.
Poutine, depuis son arrivée au pouvoir en 2000, a commencé à sortir de cette situation petit à petit. Lentement. Très lentement. Presque imperceptiblement. Et nous sommes toujours sur cette voie.
À chaque pas - à chaque changement - dans la politique de Poutine (et tous visent à renforcer la souveraineté de la Russie, c'est-à-dire à la libérer du contrôle extérieur et, par conséquent, à délibéraliser notre société et notre vision du monde), un segment des libéraux se détache. D'abord, les désormais oubliés Berezovsky et Gusinsky. Puis Khodorkovsky. Puis, après 2014, le premier parti de masse. Puis, après le 24 février 2022, un parti encore plus massif.
Mais ce n'est pas tout. Tout récemment, après les événements tragiques survenus en Palestine, un groupe de sionistes de droite, fidèles à Poutine jusqu'au dernier moment, s'est séparé.
Et c'est ainsi qu'ils se diviseront encore et encore. Les réseaux de libéraux sont si impressionnants et si puissants qu'il est difficile de s'y attaquer, d'autant plus que Poutine a choisi une stratégie d'éviction très progressive. On ne sait même pas qui s'éteindra en premier - eux ou la population russe. Certes, ils vieillissent, décèdent ou partent à l'étranger, mais ils emportent avec eux des pans entiers de la population russe. Mais ils emportent aussi avec eux des générations entières de Russes, corrompus, désorientés, soudoyés, infectés par le virus, rendus fous et égarés.
Voici donc ce qu'il en est. Peut-être que Poutine gagne globalement en évitant la dureté - la charogne quitte la Russie d'elle-même et par portions. Et pas de répression, pas de réponse à ce qu'il a fait. Mais nous sommes définitivement en train de perdre le temps historique dont disposait notre peuple pour se ressaisir, pour revenir à la raison. L'étirement de la déliaison est tactiquement justifié (peut-être), mais stratégiquement, il devient dangereux.
Après tout, nous espérons que la société se débarrassera d'un contrôle idéologique externe. Mais pourquoi le ferait-elle ? Oui, les héros reviendront du front (mais pas tous...), ils auront un réveil existentiel et l'honnêteté russe. Mais que feront-ils sur le front intérieur, si le ton y est toujours donné par quelques crapules sournoises du cycle précédent ? Il est impossible et mauvais de se rebeller, mais il est également mauvais de se soumettre - ce n'est pas se respecter soi-même. Et le plus important : qui montrera le chemin à nos héros ? Qui les guidera ? Comment les gens des tranchées s'orienteront-ils dans une réalité pacifiée? Ils n'ont pas été élevés, éduqués, formés.... Je parle beaucoup avec nos militaires - volontaires, contractuels, forces de l'ordre diverses.... Là encore, il n'y a pas de manuels dans les tranchées, sur les fronts. Il n'y a pas d'explications claires sur qui nous combattons, pourquoi nous combattons, pour quoi nous combattons, qu'est-ce que la Victoire ? Des gens sont déjà morts, et on ne sait toujours pas pourquoi.
Eh bien, pas pour Abramovitch, pas pour l'accord sur les céréales, pas pour le bien-être des élites ? Il est clair que c'est pour autre chose... Et pour quoi, en fait, les autorités ne veulent pas le dire, elles ont peur.
Elles ont peur que l'épuration, la déréglementation ne deviennent un impératif radical. Il veut laisser une échappatoire pour un retour en arrière. Poutine fait tout si lentement qu'il crée l'illusion que tout va peut-être revenir à la normale. Mais ce n'est pas le cas.
C'est pourquoi nous devons avancer plus vite. À la manière de Poutine. Mais toujours plus vite. Il faut rapidement changer la donne dans les domaines de la culture, de l'éducation, de l'information et de la vie politique. Ce qui existe aujourd'hui ne correspond pas aux conditions de l'opération militaire spéciale à la fin de la deuxième année de celle-ci.
Et c'est ce qui est important. Ce statu quo, bien sûr, ne correspond pas aux aspirations et aux sentiments des traditionalistes et des patriotes. Mais il ne correspond pas non plus à ceux qui aspirent au confort et à une vie paisible. Et les partisans du "progrès" (quel que soit le sens qu'ils donnent à ce terme) ne correspondent pas non plus. Et les partisans de la justice sociale, qui n'existe pas (ou presque pas) dans la Russie d'aujourd'hui, ne leur correspondent pas non plus. Le statu quo ne mène nulle part. Tout le monde ne soutient Poutine que dans l'espoir d'un changement. Quelle stabilité quand il y a une guerre, et qu'il faut d'abord la gagner. Et ensuite seulement la stabilité. Et non l'inverse.
Traduction par Robert Steuckers