Guerre intercontinentale de la Fin
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Guerre intercontinentale de la Fin
Avec l'effondrement du Mur de Berlin en 1989, le cycle politico-historique de l'"après-guerre", commencé en 1945, venant de prendre fin, un bref interrègne a-historique s'en était ensuivi, pendant lequel l'histoire mondiale s'en était trouvée comme provisoirement suspendue dans sa marche en avant. Interrègne qui prend fin, aujourd'hui, avec les débuts de l'ère des conflagrations intercontinentales planétaires entamée par l'actuelle agression anti-européenne directe des Etats-Unis dans le Sud-Est de notre continent. En effet, la guerre anti-européenne —en fait, anti-grand-continentale— menée, actuellement, par les Etats-Unis, au Sud-Est de l'Europe, contre la Serbie, représente le commencement —l'enclenchement politico-militaire direct, et tout à fait à découvert— du grand cycle des conflagrations intercontinentales planétaires qui, dans les prochaines années à venir, vont devoir opposer l'unité impériale européenne grand-continentale à l'entreprise impérialiste d'hégémonie planétaire totale poursuivie, depuis 1945, par les Etats-Unis, ou plutôt par ce que Bill Clinton vient d'appeler, déjà, la « Superpuissance Planétaire », agissant au service de l'idéologie démocratique mondialiste des "droits de l'homme" (en réalité, l'idéologie subversive fondamentale de l'Anti-Empire, de l’« Empire du non-être »).
Dans l'état présent des choses, deux enseignements essentiels se dégagent analytiquement de l'agression anti-européenne des Etats-Unis, actuellement en cours :
(1) La situation d'inconcevable mainmise des Etats-Unis sur l'ensemble des moyens de communication européens, presse, radio, télévision, ensemble entièrement contrôlé par l'appareil souterrain d'emprise et d'encadrement à la disposition de la ligne politique offensive anti-européenne de Washington.
(2) L'assujettissement intégral, à la ligne offensive anti-européenne de Washington de l'ensemble des infrastructures politiques de gouvernement de la social-démocratie partout au pouvoir en Europe, en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Italie, etc.
A ce titre, l'actuel renversement des positions politiques de base de la France et de l'Allemagne —pourtant pré-engagées sur des positions essentiellement anti-américaines de par leur participation même au Pacte Carolingien franco-allemand, base fondationnelle originelle de l'unité impériale européenne grand-continentale— apparaît comme extraordinairement flagrant : la France et l'Allemagne qui, normalement, auraient dû se trouver à l'avant-garde de la ligne de résistance européenne grand-continentale face aux tentatives en cours de l'emprise américaine sur l'Europe, se retrouvent, en ce moment, au contraire, et très paradoxalement, à la pointe de l'assujettissement aux actuelles positions anti-européennes offensives de Washington. La ligne géopolitique grand-continentale eurasiatique du "grand gaullisme" se voit ainsi non seulement abandonnée, mais totalement retournée, changée en son propre contraire.
A telle enseigne que l'on se trouve puissamment tentés de se demander —et cela est vrai, d'évidence, plus particulièrement encore pour la France— si à l'arrière-plan de la situation présente —à l'arrière-plan des changements, des renversements, apparemment incompréhensibles, de la ligne politique conductrice de leur attitude— il n’y avait pas de raisons, des “anti-raisons", des "raisons autres”, profondément dissimulées, inavouables et inavouées dans le contexte présent, des raisons ayant très occultement eu à présider aux choix inconcevables de la France —et de l'Allemagne aussi— face à l'actuelle tentative américaine de mainmise offensive sur l'Europe.
L’action contre la Serbie pourra se répéter contre n’importe quelle puissance européenne
Car un troisième enseignement, moins discernable, peut-être, que les deux précédents, se dégage également de l'actuelle initiative politico-militaire américaine en Europe, à savoir celui de la dialectique de défi et de menace sous-entendue, présents dans l'action stratégique, à tous égards exemplaire, ainsi entamée par les Etats-Unis au Sud-Est de notre continent. Ce troisième enseignement serait alors le suivant : que ce que les Etats-Unis sont actuellement en train de faire contre l’insoumission de la Serbie à la volonté mondialiste subversive de la « Superpuissance Planétaire », la « Superpuissance Planétaire » pourrait entreprendre de le faire également, quand l’occasion se présentera, contre n'importe laquelle des nations européennes, et même contre l'ensemble de celles-ci (et plus particulièrement contre la France, l'Allemagne et la Russie, qui sont, chacune de leur côté et, surtout, ensemble, des « puissances décisives »).
Il ne semble donc pas du tout qu'il fût impossible que le choix d'assujettissement politique forcené —mais après tout, des faux choix peut-être, des leurres politico-stratégiques de circonstance— qui sont aujourd'hui ceux de la France et de l'Allemagne à l'égard de la volonté offensive des Etats-Unis dans le Sud-Est européen ne représentent, en réalité, que des options opératives de décalage, de diversion préventive, de tergiversation et de mise en retard stratégique destinées à gagner du temps, à contrer d'avance toute éventuelle extension à venir du champ de l'action offensive américaine en Europe. En effet, les Etats-Unis viennent de prouver qu’ils disposent d'un nombre absolument dramatique de longueurs d'avance par rapport à l'Europe, et surtout par rapport à nos propres projets d'une Grande Europe, d' Europe grand-continentale eurasiatique. Or, à l'heure présente, c'est avant tout autre chose à ce dramatique retard qu'il nous faut faire face. Par n'importe quels moyens, et en prenant n’importe quels risques. C'est une affaire de destin, une affaire de destin final.
Alain Peyrefitte: « Jamais l'évidence de la prise de possession de l'Europe par Washington n'a été aussi mortifiante » (Le Figaro, 15. IV. 1999).
Une pénétration militaire offensive en Europe
Car le choix des Balkans comme zone d'intervention politico-militaire directe de Etats-Unis en Europe ne laisse d'être extrêmement révélatrice. Le Kosovo et, derrière celui-ci, la « Grande Albanie » et la Bosnie, enclaves islamistes en Europe, vont devoir servir aux plans de la grande stratégie politique américaine de pénétration militaire offensive en Europe au titre de bases d'implantation et de rayonnement, établissant un lien subversif permanent, à travers la Turquie, avec la chaîne de présence contre-stratégique américaine longeant l'ensemble du flanc Sud de la Russie, où les républiques islamistes de l'ancienne URSS se trouvent actuellement travaillées à fond par les services spéciaux de Washington, et où des grande bases stratégiques militaires américaines sont en train d'être implantées d'urgence.
C’est en effet par une prise de position dans le Sud-Est du territoire visé que la géopolitique confidentielle américaine entame toujours le processus de sa pénétration, et de l'investissement continental de grande envergure ultérieure. Tout comme dans le Sud-Est asiatique, au Vietnam, l'établissement d'une tête de pont politico-militaire au Sud-Est de l'Europe, dans les Balkans, révèle l'intention d'un projet américain d'investissement continental total. Si ce qui a été ainsi mis en branle par Washington n'est pas contré, n'est pas arrêté à temps, le sort de l’Europe —de la Grande Europe de dimensions continentales eurasiatiques— est scellé, ses destinées anéanties. Car tel est l'ultime but de guerre des Etats-Unis, de leur guerre politique totale actuellement déjà en cours.
A part l'intensification de plus en plus poussée du travail de la résistance européenne au double niveau, idéologique et immédiatement politique, travail révolutionnaire que l'on doit considérer, dans les circonstances présentes, comme un travail confidentiel, voire même tout à fait souterrain, et qui marque l'heure de l’émergence activiste de l'ensemble de nos "groupes géopolitiques", de Lisbonne à Moscou, l'effort européen d'ensemble concerne la bataille actuelle pour la surqualification de l'Union Européenne, à laquelle il faut obtenir que l'on confie l'administration provisoire du Kosovo, ce qui bloquerait, sur place, les manœuvres directes des forces américaines d'ingérence. Or c'est bien ce que Jacques Chirac a demandé, et obtenu, lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement qui s'est tenue, le 14 avril dernier, à Bruxelles, pour le sommet d'urgence de l'Union Européenne.
Un effort européen d’ensemble
L’effort européen d'ensemble, ai-je dit. Il s'agit là d'un nouveau concept de combat révolutionnaire pour la libération politico-historique finale de l'Europe grand-continentale, de dimensions eurasiatiques, combat qui doit inclure, fondamentalement, la participation effective, immédiate et à part entière, totale, de la Russie. Dans ce sens, les efforts actuels de la France en faveur de l'intégration de la Russie au nouveau dispositif politico-stratégique européen en voie de constitution est un signe majeur, un signe prémonitoire de notre prochain réveil révolutionnaire supra-historique.
Contrairement aux allégations de Samuel Huntington, l'orthodoxie ne représentera pas, à l'heure des retrouvailles grand-continentales eurasiatiques des nôtres, une ligne de rupture infranchissable : au contraire, la mobilisation transcendantale de l'éthos européen abyssal provoquée par la tentative américaine d'assujettissement du Grand Continent fera que l'Europe catholique de l'Ouest et que l'Europe orthodoxe de l'Est y retrouveront, providentiellement, l'unité antérieure d'une même foi et d'un même destin. Unité impériale, foi impériale et destin impérial, encore une fois et, cette fois-ci, définitivement. Ce qui doit se faire se fera, ce qui doit se faire est déjà en train de se faire, on le sait.