Selon Martin Heidegger, la tradition dominante de la philosophie occidentale s’est structurée autour d’approches et de partis pris qui ont conditionné le devenir ultérieur de la philosophie, notamment après Platon et Aristote. Lors de ce premier commencement, l’approche ouverte des penseurs présocratiques et les problèmes fondamentaux identifiés n’auraient pas été explorés jusqu’à mettre en relation une philosophie vivante de notre relation au monde avec une philosophie de la connaissance logiquement consistante. Au contraire, plusieurs siècles après, bâti sur un « oubli de l’Être », les courants de pensée comme le rationalisme, le libéralisme, le matérialisme aboutissent à une vision abstraite et problématique d’un « progrès » qui autoriserait une transformation sans limite de l’individu et du monde qui l’entoure. C’est pourquoi Heidegger interprète l’absence de mesure – l’hubris – et la crise des valeurs typiques du nihilisme occidental comme le signe d’une « fin de la philosophie ». Au travers de ses enseignements, conférences et écrits, la pensée de Heidegger conceptualise cette crise et initie une démarche concrète pour un « autre commencement » : seule une profonde refondation philosophique pourrait conduire l’humanité à rompre avec les dimensions aveugles du projet matérialiste et technicien porté à son époque par l’Occident libéral et bourgeois.
En regardant le comportement violent des Français en colère dans les rues, surtout quand on le voit pour la première fois, on pense immédiatement: voici la révolution ! Le régime ne tiendra pas le coup ! La France est finie.
Φέρνω το παρόν έργο στην προσοχή του κοινού όχι χωρίς κάποια ανησυχία. Οι ιδέες που εκφράζονται σε αυτό πήραν μορφή στο μυαλό μου πριν από δέκα και πλέον χρόνια. Από τότε τις έχω συζητήσει συχνά με διάφορους ανθρώπους, επιθυμώντας είτε να επαληθεύσω τις δικές μου απόψεις είτε να πείσω άλλους. Πολλές από αυτές τις συζητήσεις και αντιπαραθέσεις ήταν αρκετά χρήσιμες για μένα, διότι με ανάγκασαν να επανεξετάσω τις ιδέες και τα επιχειρήματά μου με μεγαλύτερη λεπτομέρεια και να τους δώσω πρόσθετο βάθος. Όμως οι βασικές μου θέσεις παρέμειναν αμετάβλητες.
Dans un stade ultérieur, l’Empire Eurasiatique de la Fin devra s’exhausser jusqu’à l’identité ultime de l’Imperium planétaire de la fin, dont la projection transcendantale, au-delà de l’histoire, sera le Regnum Sanctum, l’accomplissement renouvelé de l’unité préontologique du tout antérieur des premiers débuts du cycle, et qui est dit Sanctum parce qu’il sera appelé à faire la jonction de l’histoire et de l’au-delà de l’histoire, et qu’en son centre se trouvera régner, immuable, l’Absolu Lui-Même. Aussi doit-on comprendre que ce ne sont aucunement ies efforts des uns ni les résistances des autres qui, finalement, décident de l’avènement de l’Imperium, mais la seule volonté impériale de qui en détient transcendentalement le pouvoir central, qui décidera de l’heure et des modalités révolutionnaires de son rétablissement.
Presque tous les pays ont désormais mis en place des régimes de fermeture des frontières et d'isolement qui mettent hors d'état de nuire les principaux mécanismes de la mondialisation libérale et obligent à revoir radicalement les priorités politiques et économiques, tant au niveau mondial que national. Cette restructuration est obligée de déplacer l'accent de la croissance et de la démocratisation (parfois illusoires), de l'expansion (parfois imaginaire) des droits et libertés individuels, vers l'ordre, la discipline, la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accroissement du rôle des États et, par conséquent, de l'échelle de la souveraineté.
La civilisation européenne moderne est la continuation historique de la civilisation méditerranéenne. L’élément indo-européen prédomine dans cette continuité, la tradition indo-européenne constituant la principale matrice linguistique et culturelle de l’Europe. Si nous faisons ici référence à l’étude du système trifonctionnel par Dumézil, nous obtenons immédiatement une carte sociologique de l’Europe, dont la structure sociale est dominée par le principe constamment reproduit de trois castes dominantes : les prêtres, les guerriers et les producteurs. En effet, nous ne trouvons rien d’autre que cette stratification des sociétés européennes aux stades historiques les plus divers et sous des noms et des titres différents.
En ce moment crucial où « la post-modernité doit être globale (Id., p. 223) », Alexandre Douguine considère que « la redécouverte de la pré-modernité est la seule action logique. Ici nous rencontrons la philosophie traditionaliste et la critique essentielle du monde moderne en tant que concept (Id., p. 223) ». De tels propos pourraient dérouter plus d’un lecteur. Toutefois, si l’auteur commente l’actualité politique (il mise beaucoup sur les Gilets Jaunes français pour contrecarrer les manœuvres mondialistes), il s’appuie toujours sur la géopolitique qui « dans l’ère de la fin des idéologies est la seule manière d’interpréter correctement les relations internationales et certains processus intérieurs. Ainsi, poursuit-il, l’ignorance de la géopolitique est une action contre soi-même. Si vous n’êtes pas sujet de la géopolitique, vous êtes simplement son objet (Id., p. 305) ».
Une telle prévision analytique est-elle une exagération trop dramatisée ? Je pense qu’elle est tout à fait réaliste, bien que bien sûr « personne ne connaît le jour et l’heure », et dans une situation donnée tout pourrait être retardé pendant quelque temps. L’épidémie pourrait se terminer soudainement et un vaccin pourrait être trouvé. Mais tout ce qui s’est déjà produit dans les premiers mois de 2020 – l’effondrement de l’économie mondiale, toutes les mesures radicales dans la politique et les relations internationales imposées par la pandémie, la perturbation des structures de la société civile, les changements psychologiques et l’introduction de technologies de surveillance et de contrôle – est irréversible. Même si tout s’arrêtait maintenant, cela prendra tellement longtemps pour que la mondialisation libérale revienne à son final toujours retardé que de nombreux aspects critiques de la société auront déjà subi de profondes transformations. En même temps, la supposition même d’une fin rapide à la pandémie n’appartient pas au domaine de l’analyse, mais au royaume des contes de fées naïfs avec un happy-end. Regardons la vérité dans les yeux : l’ordre libéral global s’est effondré sous nos yeux, tout comme l’URSS et le système socialiste mondial tombèrent en 1991. Notre conscience refuse de croire à des changements aussi colossaux, et spécialement à leur irréversibilité. Mais nous devons y croire. Il vaut mieux les conceptualiser et les comprendre à l’avance – maintenant, tant que les choses ne sont pas encore devenues aussi graves.
Le retour des Grands Temps (écrits eurasistes - 2016-2019) rassemble la totalité des textes publiés en français par Alexandre Douguine entre les années 2016 et 2019. L’ouvrage entre dans un projet plus vaste qui est de rassembler dans plusieurs volumes tous les textes du théoricien du néo-eurasisme parus depuis la fin des années 1980. En effet, dispersés dans des revues rapidement difficiles d’accès et dans des blogs et sites plus ou moins éphémères, l’oeuvre d’Alexandre Douguine bien que vaste en français est au final d’un accès peu aisé du fait des médias où elle s’est exprimée. Ce livre, et les volumes qui le précèdent1 ou qui le suivront, devraient pallier cela et permettre à tous, militants, étudiants ou chercheurs, de découvrir d’une manière simple une pensée vaste, originale et souvent révolutionnaire. Quant à son titre, il évoque le principal thème autour duquel ce recueil s’organise sans en épuiser la richesse.
Les Racines de l’identité (écrits eurasistes - 2012-2015) rassemble la totalité des textes publiés en français par Alexandre Douguine entre les années 2012 et 2015. L’ouvrage entre dans un projet plus vaste qui est de rassembler dans plusieurs volumes tous les textes du théoricien du néo-eurasisme parus depuis la fin des années 1980. En effet, dispersés dans des revues rapidement difficiles d’accès et dans des blogs et sites plus ou moins éphémères, l’œuvre d’Alexandre Douguine bien que vaste en français est au final d’un accès peu aisé du fait des médias où elle s’est exprimée.
Ce livre, et les volumes qui le précèdent ou qui le suivront (1), devraient pallier cela et permettre à tous, militants, étudiants ou chercheurs, de découvrir d’une manière simple une pensée vaste, originale et souvent révolutionnaire. Quant à son titre, il évoque le principal thème autour duquel ce recueil s’organise sans en épuiser la richesse.
Entre la notion de frontière et l’idéologie du capitalisme libéral, la contradiction est donc totale. L’apparition des démocraties illibérales le confirme. J’ai envie de dire que celui qui pourrait en tirer la leçon, puisqu’il sait à l’occasion critiquer le libéralisme, c’est bien le pape François, qui ne manque pourtant jamais une occasion de prêcher l’accueil inconditionnel des « migrants » quels qu’ils soient. « Il faut construire des ponts, et non pas des murs », dit le pape François (qui est ici dans son rôle puisque le peuple de Dieu ne connaît pas de frontières et qu’un souverain pontife est étymologiquement un pontifex, c’est-à-dire un homme « qui fait le pont »). Mais c’est là une alternative irrecevable. Le pape oublie seulement qu’entre les murs et les ponts, il y a aussi des portes, qui peuvent être ouvertes ou fermées selon les circonstances, et surtout qu’en certains cas le pont le plus efficace est le pont-levis, qui se baisse ou qui se lève pour ouvrir ou fermer le passage permettant d’accéder à une cité menacée.
La nourriture sera la plus écologiquement pure et sera distribuée gratuitement, comme un cadeau. Il y aura une quantité exceptionnelle de saucisses, de fromages et de noisettes dans l’Empire. En ce qui concerne le genre, les femmes seront estimées dans l'Empire, car elles sont plus intéressantes que les hommes (et plus belles). Les hommes ne seront pas bouleversés par le fait que l'envie sera abolie par décret (le premier décret supprimera l'envie, la jalousie et la propriété ; l'envie sera punie par trois coups de lierre pour un regard envieux et six pour un mot jaloux). Les femmes aimeront l'Empire et le chériront chaque matin en saluant le soleil. La moralité changera. Le mot "mal" sera exclu du lexique avec toutes les autres mauvaises expressions. Au lieu de cela, on introduira le concept progressif de «moins bien» : « une personne moins bonne a volé un pain au marché. Elle mérite moins d'amour et moins de respect que celle qui a demandé une quiche et qui en a reçu effectivement une, avec un doux sourire ». Tout le monde sourira et rira aux funérailles, car, étant donné que ce monde est si beau, qu’en sera-il du prochain… ? Et alors la mort sera comprise comme un retour à l’eidos (επιστροφή).
L’article de Brandon W. Hawk est de ce même style. Cela démontre qu’il n’a aucune connaissance de mes écrits, ni aucun intérêt pour eux. Cela dit simplement que M. Douguine est contre le globalisme libéral (oui, c'est vrai) et que sur un de ses sites pris au hasard (et il en a beaucoup, et une grande partie d'entre eux sont fabriqués et entretenus par des personnes totalement inconnues de lui-même, qu'il s'agisse d'amis trolls ou haineux), il y a des images représentant le Moyen Âge européen - y compris Notre-Dame-de-Paris avant l'incendie. Le mot « tradition » est mentionné (parfois avec un « T » majuscule) et Carl Schmitt et Heidegger sont souvent cités. À n’en pas douter : il est un nazi. Il soutient Poutine ? Magnifique - il est le "nazi de Poutine". Dangereux ? Bien sûr, exactement comme Milo Yiannopoulos, ou peut-être beaucoup plus (armes nucléaires incluses). Brandon W. Hawk a presque terminé son article. Quoi d'autre ? Ah !: Bannon est de retour et Trump entre dans sa deuxième campagne électorale. Laissons l’influence nazie de Poutine sur Bannon et Trump. Donc, ils sont nazis et sont entre les mains de Poutine - eh bien le rapport de Mueller doit être considéré en quelque sorte comme faux. Une nouvelle enquête est nécessaire. Maintenant, tout s’intègre parfaitement. Le Washington Post publie cet article avec impatience. Le joyeux petit libéral de Goebbels, Brandon W. Hawk, a bien fait son travail. La conspiration pour la restauration du maléfique empire médiéval par la collusion nazie de Poutine et Dugin-Bannon-Trump devient un fait établi. Le texte - écrit par un idiot, publié dans un magazine de, par et pour des idiots - est prêt. Rien de personnel - juste une guerre idéologique qui fait rage. Le libéralisme et le mondialisme se défendent et attaquent les « ennemis de la société ouverte » - telle est l'orthodoxie du programme Popper / Soros. Mentir, mentir, mentir fort et fier et ils obéiront à vos ordres autoritaires.
La multipolarité ne serait pas non plus assimilable à un monde sans pôle où émergerait un modèle de gouvernement mondial basé sur la coopération des acteurs étatiques et non étatiques (ONG, mouvements citoyens, etc.). Conceptualisé notamment sous le terme de non-polarité, ce modèle amènerait la disparition de l’unipolarité dominée par Washington pour privilégier des instances de niveau inférieur où les prises de décisions concerneraient l’humanité entière. Un tel système ne serait pas une alternative à l’unipolarité, mais une continuation accentuant le phénomène de mondialisation dans une échelle supérieure. Dans un tel système, « l’économie remplacerait la politique et la libre concurrence sur le marché mondial balaierait toutes les barrières douanières nationales. […] Ce serait l’ère de la démocratie mondiale » (p.15). Ainsi, « l’humanité atomisée et individualisée serait transformée en une “société civile” cosmopolite et sans frontière » (p.17). Oui, nous sommes très loin de la doxa universitaire.
Les gilets jaunes se sont rebellés contre Macron et contre l’élite libérale au pouvoir. Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus un mouvement de droite ou de gauche classique. Macron est de gauche pour le soutien de la migration, la protection des minorités, la légalisation de la dégénérescence et le soi-disant “marxisme culturel”, mais il est de droite (droite libérale) en termes d’économie, défendant fermement les intérêts des grandes entreprises et de la bureaucratie européenne. Il est un pur globaliste, ne dédaignant pas une affirmation directe de son appartenance à la franc-maçonnerie (son fameux signe de la main représentant un triangle), même avec des slogans sataniques explicites : « Faites ce que vous voulez, votez pour Macron. » La révolte des gilets jaunes est précisément contre cette combinaison de droite libérale et de gauche libérale.
Si Mélenchon et Marine Le Pen ne peuvent pas être unis politiquement, étant l’un trop à gauche et l’autre trop à droite, les gilets jaunes le feront à la place de ces dirigeants politiques cherchant à diriger un mouvement populiste. Les gilets jaunes ne sont pas seulement contre la politique économique ou l’immigration – ils sont contre Macron en tant que symbole de l’ensemble du système, contre le globalisme, contre le totalitarisme libéral, contre “l’état actuel des choses”. Le mouvement des gilets jaunes est une révolution populiste et populaire. Et le mot “peuple” (populus, “le peuple”) doit être pris littéralement dans le concept de “populisme”.
De la première, la démocratie libérale, Dougine prétend qu’elle n’opère plus comme une idéologie mais comme quelque chose d’acquis, qui va de soi, au point qu’elle en occulte sa réalité politique et menace de monopoliser le discours politique et de plonger le monde dans une unidimensionnalité universelle qui efface la diversité des peuples et des cultures. C’est, notamment, à ce niveau là que Dougine situe la nécessité d’une quatrième théorie politique, empreinte de conservatisme.
Aux yeux de Dougine, le conservateur est un humaniste dans la mesure où il est au côté de l’homme dans ce que l’homme comporte de constant, aussi paradoxal et contradictoire que ça puisse paraître, l’homme enraciné dans l’être de manière différente de toute autre chose enracinée dans l’être, c’est à dire de la manière dont le conçoit Heidegger en parlant de Dasein.
Au cœur de la théorie de l’eurasisme se trouve la notion de « narod », le peuple en tant que porteur de la culture, comme principe premier et ultime. « Le « narod » précède notre naissance et survit à notre mort, écrit Dougine. Il existe toujours. Notre propre corporéité toute relative pâlit devant le caractère absolu, éternel et infini de la corporéité du « narod » à proprement parler. Le « narod » est le corps commun global et la valeur constante absolue. » Le langage, cette « parole poétique » selon Heidegger, qui nous précède, nous est transmis et nous survit, en est l’une des facettes les plus marquantes.
À l'origine, l'utilisation du terme Logos était intuitive, et sa signification a été progressivement clarifiée au cours du développement du modèle des trois Logos et de son application à l'étude de cultures et de civilisations concrètes. S'il y a 60 définitions du Logos, ma définition sera la 61ème: car nous devons parler du terme Logos dans le paradigme des trois Logos et dans le contexte de la Noomachie. La règle du cercle herméneutique s'applique ici: je ne me contente pas de prendre le concept du Logos et de l'appliquer à autre chose, mais je prends le contexte - culturel, religieux, philosophique, politique, historique, mythologique, etc. - Je prends le contexte - culturel, religieux, philosophique, politique, historique, mythologique, etc. - comme un tout et j'y délimite les champs correspondant aux trois Logos, en y rapportant tout le reste, créant ainsi une matrice herméneutique. Cette matrice herméneutique est primordiale par rapport aux différentes branches de l'épistémologie. Et il convient de mieux l'étudier avant de le mettre en relation avec les 60 significations du terme Logos, appartenant nécessairement à d'autres contextes et champs herméneutiques. Par conséquent, la définition du 61ème Logos n'est possible que sur la base de l'ensemble du contexte noomachique et dans le cadre du paradigme des trois Logos. Le sens que nous attribuons au terme Logos est secondaire dans ce contexte.
Idéologiquement, le problème est le libéralisme qui est imposé à l’Europe et au reste de l’humanité par le monde anglo-saxon en tant que seule idéologie unique et officielle. Le libéralisme affirme seulement l’identité individuelle et prohibe toutes les identités collectives ou organiques. Ainsi, étape par étape, le libéralisme refuse la religion, la nation, le genre, et l’appartenance en général, afin de libérer complètement l’individu de toute sorte de holisme. Une manifestation politique essentielle de ce problème est le genre, puisque les libéraux insistent sur la « nature optionnelle » du genre et le présentent comme un choix individuel. Auparavant, le combat libéral était centré sur le choix individuel de la religion ou de la nationalité, mais maintenant il a atteint le domaine du genre. Cependant un autre problème crucial est l’immigration. Refusant de reconnaître les identités religieuses ou culturelles, ou même l’identité basée sur le genre, le libéralisme ne considère pas un immigrant comme un porteur d’une identité différente. Au contraire, il le considère seulement comme un individu isolé. Ainsi, le libéralisme détruit tout sens de l’identité collective et, logiquement, le libéralisme détruit l’identité européenne (avec sa soi-disant tolérance et ses théories des droits humains). Avec la destruction intensive de l’identité sexuelle, cela accélère la fin de la société en tant que telle. Le fait même d’accepter le libéralisme comme idéologie dominante garantit la fin de l’Europe elle-même.
En science politique, le concept de totalitarisme est appliqué aux idéologies communiste et fasciste, qui proclament ouvertement la supériorité du tout (la classe et la société dans le communisme et le socialisme ; l’Etat, dans le fascisme ; la race, dans le national-socialisme) sur le privé (l’individu).
Ils s’opposent à l’idéologie libérale, pour laquelle, au contraire, le privé (l’individu) est placé au-dessus du tout (comme si ce tout ne pouvait pas être compris en tant que tel). Le libéralisme combat alors le totalitarisme en général, incluant celui du communisme et du fascisme. Mais en faisant cela, le terme même de « totalitarisme » révèle ses liens avec l’idéologie libérale, et ni les communistes ni les fascistes n’accepteront le terme. Ainsi, quiconque utilise le mot « totalitaire » est un libéral, qu’il en ait conscience ou non.
Pendant des années, la vie politique en Occident fut assez simple et se résumait principalement à un affrontement entre la droite et la gauche. Sociologiquement, la bourgeoisie et les personnes pourvues de fortune ou de revenus élevés étaient majoritairement de droite. Les personnes moins riches et notamment les ouvriers votaient à gauche.
Certes, la droite et la gauche n’étaient pas homogènes. En France, on avait essentiellement deux droites et deux gauches. A droite, il y avait la bourgeoisie libérale et atlantiste, d’une part, et les classes moyennes patriotes mais aussi attachées aux libertés, les gaullistes. A gauche, il y avait les socialistes et les radicaux, mélangeant des éléments de libéralisme et de socialisme étatique. Il y avait aussi l’extrême gauche dont la force majeure était le parti communiste français.
Les perroquets qui répètent des propos de bistrot peuvent bien dauber sur la « fainéantise » des Grecs et la « gabegie des fonctionnaires ». Ils feraient mieux de consulter les chiffres de l’OCDE. En 2014, les Grecs ont travaillé en moyenne 2.042 heures, soit plus que les Français (1.489 heures) et les Allemands (1.371 heures). En 2011, les fonctionnaires représentaient en Grèce 8 % de l’emploi, contre 11 % en Allemagne. En réalité, Joseph Stiglitz et Paul Krugman, tous deux prix Nobel d’économie, l’ont dit avec netteté, et l’ancien ministre Yánis Varoufákis n’a lui aussi cessé de le rappeler, l’économie grecque s’est effondrée, non pas en dépit, mais à cause des mesures d’austérité qu’on lui a imposées. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on se retrouvera dans quelque temps exactement dans la même situation qu’auparavant. Le FMI prévoit déjà que le taux d’endettement atteindra d’ici deux ans 200 % du PIB. D’ici là, une crise politique est plus que probable. Comme disait le regretté Philippe Muray,« le réel est reporté à une date ultérieure ».
Être ou ne pas être. La question sera tranchée le 5 juillet. Si la Grèce est, l’Union européenne n’est plus. Si l’Union européenne est, une Grèce souveraine ne peut exister. Si le peuple vote en faveur des mesures que l’Union européenne veut imposer, il ne sera plus question en Grèce ni de souveraineté, ni de politique sociale, ni de pensions, ni d’avantages, ni de droits économiques. Le pays passera sous le marteau. Si le peuple se prononce contre ces mesures, pour la Grèce, et non seulement pour la Grèce mais pour toute l’Europe, et même pour le monde entier, commencera une ère nouvelle ; les règles auront radicalement changé. Certaines portes se refermeront, d’autres s’ouvriront, en Eurasie, en Russie, à l’Est. Cela ne signifie pas que ce sera facile. Ce sera même difficile, mais la Grèce vaincra, tout comme la liberté et la dignité nationale. Dire non à la Troïka c’est dire « la Grèce est ».
Voyons maintenant ce qui distingue la Figure et le Type. Par rapport à la Figure, plus englobante, mais aussi plus floue, le Type est plus limité. Ses contours sont relativement nets, ce qui en fait une sorte d’intermédiaire entre le phénomène et la Figure: «Il est, dit Jünger, l’image modèle du phénomène et l’image garante de la Figure». La Figure a une plus grande extension que le Type. Elle excède le Type, comme la matrice qui donne la forme excède cette forme même. En outre, si le Type qualifie une famille, la Figure tend plutôt à qualifier un règne ou une époque. Des Types différents peuvent coexister les uns à côté des autres, tandis qu’en un même temps et lieu, il n’y a place que pour une seule Figure. De ce point de vue, le rapport entre la Figure et le Type es comparable au rapport de l’Un et du multiple. (C’est pourquoi Jünger écrit: «Le monothéisme ne peut connaître, en stricte logique, qu’une seule Figure. C’est pourquoi il ravale les dieux au rang de Types»). Ce qui revient à dire que la Figure n’est pas seulement un Type plus étendu, mais qu’entre la Figure et le Type, il y a aussi une différence de nature. Aussi la Figure peut-elle susciter des Types, en leur assignant une mission et un sens.
Pas plus que je ne suis de ceux qui le jugent avec des formules toutes faites qui ne reflètent jamais que leur ignorance (« nouveau tsar », « ancien kagébiste », « dictateur rouge-brun », etc.), je ne suis un poutinolâtre. Vladimir Poutine n’a certainement pas que des qualités. Sa politique intérieure, ses méthodes de gouvernement peuvent sans doute être critiquées. Il y aussi, chez lui, une sorte d’indécision qui l’empêche de trancher clairement entre les différents clans qui le conseillent. Mais il n’en est pas moins évident que c’est un grand, sinon un très grand chef d’État – l’un des seuls qui existent aujourd’hui. Fort d’un taux de popularité qui excède aujourd’hui 90 %, il a remis la Russie sur ses rails, et aspire à lui rendre le rang qui lui revient. Il veut que cette Russie soit fidèle à son histoire et pense que son peuple mérite d’avoir un destin. C’est déjà énorme. Le simple fait que les États-Unis voient en lui l’obstacle n° 1 à l’instauration du nouvel ordre mondial qu’ils veulent imposer justifie à lui seul qu’on lui apporte un soutien mérité. Car ce contre quoi il se dresse nous menace aussi. Ici et maintenant.
Je considère que les Identitaires sont des alliés quand ils refusent la modernité, l’oligarchie globale et le capitalisme libéral mortifère pour les cultures ethniques et les traditions.
L’ordre politique moderne est essentiellement global et est purement basé sur l’identité individuelle. C’est le pire ordre possible et il doit être totalement détruit.
Quand les Identitaires militent pour une réaffirmation de la Tradition et des anciennes cultures des peuples européens, ils ont raison. Mais quand ils attaquent les immigrés, les musulmans ou les nationalistes des autres pays (sur la base de conflits historiques), quand ils défendent les États-Unis, l’atlantisme, le libéralisme ou la modernité, quand ils considèrent la race blanche (qui est celle qui a produit la modernité) comme la race supérieure et affirment que les autres races sont inférieures, je suis en total désaccord avec eux.
Plus que cela, je ne peux défendre les Blancs contre les non-Blancs pour la seule raison que je suis un Blanc et un Indo-Européen moi-même. Je reconnais la différence des autres groupes ethniques comme une chose naturelle et je refuse toute hiérarchie entre les peuples parce qu’il n’existe pas, et qu’il ne peut pas exister, de mesure universelle pour comparer les sociétés ethniques et les systèmes de valeur.