L'Eurasisme
Conférence de Stéphane Blanchonnet à Lyon - L'Eurasisme
Conférence de Stéphane Blanchonnet à Lyon - L'Eurasisme
Nous pouvons remplacer le substantif « la chute » par d’autres expressions qui possèdent des significations plus chargées, telles que « la fin des temps », la « décadence » ou le « chaos» – ou bien « la fin d’un monde», faute de dire « la fin du monde ». Ces mots et ces expressions me viennent à l’esprit, suivis par de nombreuses images liées à nos identités actuelles ou futures.
J’espère que personne ici ne prétend être un futurologue. Avec le recul, la plupart des futurologues ont été démentis dans leurs pronostics. Rappelons le récent effondrement de l’Union soviétique, phénomène que pas un seul soviétologue américain ou européen n’a pu prévoir.
Ma thèse principale est que les prophéties concernant la chute ne sont aucunement nouvelles. Depuis des temps immémoriaux, nous avons été témoins des histoires, des contes et des mythes qui présageaient le déclin ou la fin des temps. La grande majorité des penseurs et des auteurs européens, de l’Antiquité à la postmodernité, ont abordé dans leurs écrits la notion de la fin des temps et ses conséquences.
Alexandre Dougine : Nous devons analyser le combat actuel pour le pouvoir géopolitique comme une continuation de l’antique conflit des puissances continentales, représentées par la Russie, et des puissances maritimes représentées par les USA et l’OTAN. Ce n’est pas un phénomène nouveau, c’est la continuation de la vieille lutte géopolitique et géostratégique. Les années 1990 furent une période de grande défaite pour les puissances terrestres représentées par l’USSR. Michail Gorbatchev refusa de continuer le combat. Ce fut une forme de trahison et de résignation face au monde unipolaire. Mais avec le président Vladimir Poutine, au début des années 2000, survint la réactivation de l’identité géopolitique de la Russie comme une puissance terrestre. Ce fut le début d’une nouvelle compétition entre les puissances terrestres et maritimes.
Le peuple arabe lui-même, parce qu’il doit être souverain, libre et indépendant dans ses décisions, et la religion authentique et profondément enracinée dans ce peuple, l’islam traditionnel. Je crois que maintenant il y a beaucoup de personnages qui se proposent d’être les chefs spirituels et religieux alors qu’ils travaillent pour des puissances qui n’ont rien à voir avec le monde arabe, telles que les Etats-Unis, le pays le plus satanique et antireligieux du monde. Le libéralisme occidental est agressif, séculaire, maçonnique et complètement antitraditionnel et je ne comprends pas comment peut-on collaborer avec les Etats-Unis en défendant les valeurs islamiques. Je crois que c’est tout à fait contradictoire et, dans ce cas, je suis tout à fait d’accord avec Cheikh Imran Hosein, que je tiens en très grande estime, pour dire que le peuple arabe et le monde musulman ont besoin de retour aux vraies traditions islamiques, ce qui exclut toute collaboration avec les forces de l’Occident qui sont celles du Dajjal.
Pour aborder l'élaboration de cette Quatrième théorie politique, il est nécessaire :
- de modifier l’interprétation de l'histoire politique des derniers siècles en adoptant des nouveaux points de vues, au-delà des cadres des clichés idéologiques habituels des vieilles idéologies ;
- de se rendre compte de la structure profonde de la société globale apparaissant sous nos yeux ;
-de déchiffrer correctement le paradigme de l'époque post-moderne ;
- d'apprendre à s'opposer non pas à une idée politique, à un programme ou à une stratégie, mais à l'état des choses "objectif", au tissu social apolitique même de la (post-)société fracturée ;
-enfin, de bâtir un modèle politique autonome proposant une voie et un projet dans un monde d'impasses et du recyclage à l'infini de l'existant (la post-histoire, selon J. Baufrilard). » Alexandre Douguine - « La Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques du XXIième siècle » - préface - p. 12
« La 4e théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ? C’est en tout cas à l’ébauche de cette théorie que ce que l’on appelé la « Nouvelle Droite » n’a cessé, depuis plus de quarante ans, de s’employer. » Alain de Benoist
Disciple de Gaston Bachelard, Gilbert Durand propose une véritable "métaphysique de l'imaginaire", non plus fondée, comme celle d'Aristote ou de Descartes, sur la raison ou la logique, mais sur cette "liberté imaginaire", créatrice des structures fondamentales de l'être humain.
A travers ses multiples ouvrages, Gilbert Durand montre comment la pensée occidentale a constamment rabaissé, voire nié, la fonction d'imagination chez l'homme, la taxant de "folle du logis" ou de "maîtresse d'erreur et de fausseté" et ce, au profit de la raison. Encore aujourd'hui, pour la plupart des penseurs occidentaux, l'imaginaire est conçu comme un mode "primitif" de connaissance.
L'imaginaire est pour Gilbert Durand l'indicateur général de la science de l'homme, l'étalon or de l'hominisation. "C'est par lui que commence l'homme. Chez l'animal, les images primitives définissent et permettent l'équilibre de l'espèce. Mais, chez l'homme, ça se complexifie et ça éclate: les archétypes humains sont des réceptacles d'images possibles. Ils se dessinent en creux, et ces creux sont prêts à recevoir des images plus ou moins spécifiées par les cultures, les moments historiques, etc..." (G. Durand, "Le cordonnier de l'imaginaire", Le Point n°634, novembre 1984, page 187.)
La philosophie moderne européenne a débuté avec le concept de Logos et d'ordre logique de l'existence. En plus de deux mille ans, cette vision du monde a été complétement épuisée. Toutes les potentialités et les principes issus de cette pensée logocentrique ont désormais été explorés de manière exhaustive, exposés puis abandonnés.
La figure du Chaos et la problématique qu’il représente ont été négligées, mises de côté depuis la naissance de cette philosophie. L'unique philosophie que nous connaissons aujourd'hui est la philosophie du Logos. C’est un concept opposé à celui du Chaos, son alternative absolue.
Depuis le XIXème siècle, par la voix des philosophes les plus importants et les plus brillants comme Friedrich Nietzsche, Martin Heidegger, jusqu'aux penseurs post-modernes contemporains, l'homme Européen s'est mis à affirmer que le Logos approchait de sa fin. Certains ont même avancé que nous vivions la fin de la philosophie logocentrique, que nous approchions maintenant autre chose.
La philosophie Européenne, basée sur le logocentrisme, correspond aux principes d'exclusion, de différenciation, le dihairesis des grecs. Toutes ces attitudes sont strictement masculines, exprimant l'autorité, la verticalité, l'ordre hiérarchique de l'existence et de la connaissance.
24 mai 2013 // Centre Saint Paul « Christianisme et politique » animée par Alexandre Douguine et suivie d'une intervention de Constantin Parvulesco sur le thème de la Chevalerie dans la cité
Islam&Info a eu le plaisir de rencontrer pour vous une deuxième fois Alexandre Douguine, g
PAS L'Info Interview: Alain de Benoist (Conférence sur l'Eurasie)
Le Centre Zahra France a interviewé cette personnalité russe à Paris samedi 25 Mai 2013, place Saint Germain dans la salle « lumière »
Le concept d'hégémonie dans la théorie critique se fonde sur les théories d'Antonio Gramsci. Il est nécessaire de faire la distinction entre le concept d'hégémonie dans le gramscisme et le neogramscisme et comment on comprend l'hégémonie de la tendance réaliste et néoréaliste en RI.
Les réalistes classiques utilisent le terme «hégémonie» dans un sens relatif et comprennent par la «supériorité réelle et substantielle de la puissance potentielle d'un pouvoir unique sur le potentielle des autres pays, souvent voisins." L'hégémonie pourrait bien être un phénomène régional, comme le détermine (si une entité politique ou pas "hégémon" dépend а quelle échelle, nous l' utilisons.) En ce sens, le terme se trouve dans Phucydide, qui a parlé de l'hégémonie d'Athènes et de l'hégémonie de Sparte pendant la guerre du Péloponnèse, le réalisme classique l'utilise exactement de la même façon jusqu’aujourd’hui. Une telle conception de l'hégémonie peut être appelée «stratégique» et «relative».
Le progrès se définit comme la mise en œuvre coordonnée de ces trois leviers, d’où la notion de mouvement. La gauche se situait du côté du parti du mouvement, c’est-à-dire du changement de la société, face à la droite qui voulait conserver l’état et les traditions existants.
Cette modernité remonte au XVIIe siècle en Europe et à la crise intellectuelle qui a suivi la Renaissance et les Guerres de religion. Auparavant tout le monde était « droit », en effet, et par conséquent restait fidèle aux principes d’organisation traditionnelle de la société. Les gens « gauches » allaient, eux, en prison ou sur le bûcher puisqu’ils apparaissaient comme des hérétiques, des criminels ou des asociaux.Aujourd’hui triomphent en Occident l’esprit des Lumières, celui du néo-capitalisme et l’implosion individualiste des sociétés.
En termes politiques cela signifie que la gauche a gagné en imposant ses idées, qui forment la base du politiquement correct aujourd’hui et en transformant – c’est-à-dire en renversant – la société conformément à ses dogmes.
Nous saluons les dizaines, voire les centaines de milliers de nos concitoyens, jeunes pour la plupart, qui se sont rassemblés sur les places de toutes les grandes villes de Grèce pour manifester leur indignation à l’occasion du premier anniversaire de la signature du Mémorandum, cet accord-cadre entre le gouvernement grec, l’UE, le FMI et la BCE, en mai 2010 et actualisé depuis régulièrement. Ils demandent le départ du « gouvernement de la honte » et de tout le personnel politique responsable de la gestion du bien public, et qui a détruit, pillé et asservi la Grèce. La place de tous ces individus n’est pas au Parlement, mais en prison.
Nous saluons les premières assemblées générales qui se déroulent dans les centres de nos villes, et la démocratie immédiate que s’efforce de découvrir ce mouvement inédit de notre jeunesse. Nous saluons les travailleurs de la fonction publique qui ont entrepris manifestations, grèves et occupations pour défendre un Etat qui, au lieu du démantèlement programmé par le FMI, a désespérément besoin d’une amélioration et d’une réforme radicales. Par leurs mobilisations, les travailleurs de l’Hellenic Postbank, de la Régie nationale d’électricité et de la Société publique de loterie et de paris sportifs défendent le patrimoine du peuple grec qu’entendent piller les banques étrangères par le truchement de leur gouvernement fantoche à Athènes.
Le métropolite Hilarion : Tout d’abord, je voudrais distinguer le conservatisme et le traditionalisme du fondamentalisme et du radicalisme. Ce que nous observons maintenant dans l’islam est une croissance des mouvements fondamentalistes qui mènent, en fait, à la déformation de l’islam et à la violence directe à l’encontre des chrétiens et des représentants des autres confessions religieuses. Un tel radicalisme est absolument inacceptable, tant pour les chrétiens que pour les musulmans traditionnels. Lorsque nous parlons du traditionalisme et du conservatisme dans l’Église, il s’agit de tout autre chose. En général, un sain conservatisme a toujours été inhérent à l’Église orthodoxe, lequel a revêtu des formes différentes à diverses époques. Le schisme [des vieux-croyants] est une tragédie de l’Église russe, qui était due à de nombreux facteurs. Je tiens à souligner qu’elle s’est produite à un moment où les influences étrangères commençaient à pénétrer en Russie, tant occidentales que grecques. Le patriarche Nikon [auteur de la réforme liturgique du XVIIème siècle, ndt] était captivé par la Grèce et a décidé de procéder à une correction des livres liturgiques selon les modèles grecs. Dans un premier temps, cela a provoqué la méfiance, puis ensuite détaché de l’Église une partie importante de son « aile conservatrice », comme vous le dites. Il me semble qu’en soi, cette tragédie ne remet pas en question la présence et la nécessité du conservatisme dans l’Église, parce que l’Église orthodoxe est traditionnelle, elle conserve précieusement ce qui a été accumulé au cours des siècles. Nous ne devons jamais nous précipiter dans les réformes liturgiques.
Tous les discours et les commentaires trahissent une gigantesque abréaction à l'événement même et à la fascination qu'il exerce. La condamnation morale, l'union sacrée contre le terrorisme sont à la mesure de la jubilation prodigieuse de voir détruire cette superpuissance mondiale, mieux, de la voir en quelque sorte se détruire elle-même, se suicider en beauté. Car c'est elle qui, de par son insupportable puissance, a fomenté toute cette violence infuse de par le monde, et donc cette imagination terroriste (sans le savoir) qui nous habite tous.
le text est lu par Laurent James
le texte est lu par Laurent James
Douguine est un acteur engagé dans la Russie post-soviétique. Il nous donne, de première main, des informations sur le rapport des forces, notamment entre une oligarchie en majorité vendue aux Anglo-Saxons et un peuple attaché aux valeurs patriotique. Il nous éclaire sur le débat qui est la source des hésitation de Vladimir Poutine et du pouvoir actuel, entre l’État-nation, qui aurait sa place dans la « communauté internationale » (un piège, selon Douguine), et l’idée d’eurasisme (l’Empire). Rappelons que l’Empire n’a rien à voir avec celui de Napoléon ou le Reich allemand, qui étaient des nationalismes. Il est plutôt une « combinaison des différences en une unité », unité incarnée par des valeurs suprêmes (il n’est pas question de « fusion »). Douguine dresse un bilan de l’histoire récente de la Russie, et arrête son étude en 2008, lors de la réponse cinglante des forces russes à la tentative de la Géorgie de Saakachvili de perpétrer un génocide en Ossétie. La Russie semble surmonter le traumatisme eltsinien, et avancer dans la vie impériale. Sans doute les événements syriens vont-ils dans le même sens.
La Russie est l’allié naturel d’une Europe libre et indépendante. Il n’y a donc pas d’autres options. Bien sûr, l’Europe actuelle n’envisage pas cette option, car elle est systématiquement refoulée par le fan-club transatlantique des égéries des Pussy Riots. Mais cela pourrait bien vite changer. Qui imaginait, au début de l’été 1989, que le Mur de Berlin allait tomber en automne? Une poignée d’esprits lucides que l’établissement considérait comme fous ou dangereux.
Pragmatique partant d’un constat accablant, le fondateur du Mouvement international eurasien se demande : «Comment faire de la politique quand il n’y a pas de politique ? Il n’existe qu’une seule solution : refuser les théories politiques classiques, tant vaincues que triomphantes, et faire preuve d’imagination, saisir les réalités du nouveau monde global, déchiffrer correctement les défis du monde postmoderne et créer quelque chose de nouveau, au-delà des affrontements politiques des XIXe et XXe siècles (p. 12). » Prenant par conséquent acte de la victoire de la pensée libérale qu’il appelle “ Première théorie ” et des échecs du communisme, « Deuxième théorie », et du « fascisme » (au sens très large du mot), « Troisième théorie », Alexandre Douguine esquisse une « Quatrième théorie politique » « non pas comme un travail ou une saga d’auteur, mais comme la direction d’un large spectre d’idées, d’études, d’analyses, de prévisions et de projets. Tout individu pensant dans cette optique peut y apporter quelque chose de soi (p. 13) ».
Eurasisme et l’évolution politique de la Quatrième Théorie politique
Christian Bouchet, l'editeyr et activiste politique (inclassable) parle sur la Modernité et Tradition lors d'une conference à Moscou/Zvenigorod "Contre le monde Post-Moderne" - octobre 2011.
Laurent James sur la modernité et la post-modernité lors la conference traditionaliste "Contre le Monde Post-Moderne". Moscou/Zvenigorod, octobre 2011. Partie 3.
Laurent James sur l'eurasisme lors la conference traditionaliste Contre le Monde Post-M
Laurent James sur l'eurasisme et Jean Parvulesco lors la conference traditionaliste Contre le Monde Post-Moderne. Moscou/Zvenigorod, octobre 2011. Partie 1.
Il est urgent de rappeler le passé et le futur au service du présent, nous disait à peu de choses près Friedrich Nietzsche dans l’une de ses fameuses Considérations Intempestives.
Il est notoire de dire qu’il y avait en Nietzsche un rejet catégorique de la postmodernité. Nietzche qui, plus que tout autre, voyait celle-ci poindre à l’horizon avec son cortège de crises à une époque où elle se tortillait encore en son aube. Mais il est plus important de relever chez lui un questionnement profond et d’une gravité difficile à déceler en ce qui concerne l’Etre.
La capacité première du philosophe, la plus rare et remarquable –encore plus que sa capacité à se servir du logos- est, par le concept, celle de la maitrise du temps voire de l’affranchissement temporel : arriver à comprendre une époque par une autre, anticiper le mouvement de l’histoire en en assimilant le rythme et les préoccupations. En philosophie, la dialectique comme mouvement de la réflexion n’a le temps ni comme outil ni comme étalon, mais l’Histoire qui elle n’est pas de nature temporelle mais se mesure en degré d’accomplissements humains. On tient donc ici une autre définition de L’Histoire qui ne se quantifie pas et ne se mets pas sur l’axe du temps.
L'entretien d'Alexandre Douguine à Islam Info (France).
Les souvenirs de Jean.
La soirée en honneur de Jean Parvulesco.
Chez Jenny.
Paris. 23 novembre 2012.
Constantin Parvulesco,
Laurent James,
Claudio Mutti,
Alexandre Douguine,
Michel Thibaud,
Arnaud Guyot-Jeannin
Le retour des Grands Temps (Jean Parvulesco in memoriam).
La conference d'Alexandre Douguine à Paris (23.11.2012).
Partie 1. La Revolution Spirituelle.
Quatre types des hommes (les progressistes, les conservateurs, les masses, les nôtres).
L'abîme.
La liberté fatale.
Partie 2. L'Eglise d'Orient et l'Eglise d'Occident.
L'heritage imperial commun (IV-IX siècles).
L'utopie des conservateurs et slavophiles russes - le Tsar russe sur l'Europe catholique/orthodoxe (Tutchev/Soloviev).
Nous sommes entrés au 21ème siècle dans un monde de confrontations, un monde complexe et contradictoire, dans lequel nous ne voyons pas la fin de l’histoire, mais la fin des modèles traditionnels d’interprétation. La confusion que nous sentons ne concerne pas seulement les Russes, mais les peuples du monde entier, bien au-delà de nos frontières. Nous sentons nettement depuis longtemps un manque de vision-du-monde, de philosophie. Avant tout processus historique, avant tout événement, parfois obscur, terrible et douloureux – par exemple une guerre – les peuples ne peuvent trouver aucune base solide pour l’espoir ; car cette base peut venir seulement de la compréhension de ce qui est en train de se passer.
L’analyse des civilisations, de leurs corrélations, de leurs confrontations, de leur développement, de leur interdépendance, est un problème si difficile que selon les méthodes, selon la profondeur de la recherche, on peut obtenir des résultats non seulement différents, mais directement contraires. Par conséquent, même pour obtenir les conclusions les plus approximatives, on doit appliquer une réduction pour réduire la variété des critères à un seul modèle simplifié. Le marxisme préfère la seule approche économique, qui devient un substitut et un dénominateur commun pour toutes les autres disciplines. Ainsi procède aussi le libéralisme (bien que moins explicitement).
Traditionnellement, il y a une mauvaise attitude envers le serpent. C’est un terme injurieux. En mémoire de la tentation d’Eve au Paradis, les reptiles sont privés de pattes et rampent sur leur ventre, sur le sol humide et nu. Le serpent a incorporé Satan. Le mauvais esprit galope à travers le cimetière sur son cheval sans pattes et couvert d’écailles, pendant la nuit, effrayant les vampires et les lapins dormant derrière les buissons. Etant venimeux, froid et souple, le serpent attire peu de sympathie. Marx prit la taupe comme symbole du capitalisme. Comme une taupe aveugle, le capitalisme creuse des trous sombres dans les cœurs des petites gens, parcourant les labyrinthes vampiriques, amenant des bénéfices croissants pour la plus méprisable minorité et des souffrances innombrables pour la plus stupide majorité. Gilles Deleuze a remarqué à juste titre que le capitalisme moderne a changé de symbole. La taupe habituelle a épuisé ses possibilités. Ses sales trous ont tellement grêlé le pauvre sol que la réalité est devenue un tamis à l’échelle mondiale, d’où les habitants de ce coté-ci du grand mur font des grimaces. L’Ere de la Taupe est terminée.
Par exemple, trois personnes sont en train de boire. Jusqu’à un certain moment, leur comportement est très prévisible : ils discutent de connaissances, d’amis, de problèmes personnels, de sport, de femmes, de politique. Progressivement, à mesure que le niveau d’ivresse s’accroît, des « bruits » (c’est ainsi que la physique moderne nomme les interférences secondaires dans le flux du processus) commence à s’insinuer dans la conversation. Ces « bruits » peuvent s’exprimer par ce que certains passages sont répétés plusieurs fois par les gens ivres, les conditions psychologiques deviennent tendues, des arguments et des conflits surgissent, l’atmosphère générale se tend. A un certain moment, les conditions atteignent le point de divergence (c’est un terme-clé dans la « théorie de la catastrophe » du physicien bien connu René Tom). Cela signifie que la logique de comportement du trio ivre dans son ensemble et de chacun de ses membres séparément, peut arbitrairement prendre une trajectoire parmi deux de probabilité égale. Par exemple, deux d’entre eux vont dormir, et le troisième rentre à la maison. Ou l’un en attaque un autre à coups de poings, pendant que le troisième tente de les calmer. Ou tous les trois vont dans la rue et se bagarrent avec des passants pour des broutilles. Ou tous se séparent tranquillement et rentrent dans leur famille avec une conscience coupable.
Dans notre société russe [Rossiski, faisant référence à la citoyenneté de la Fédération Russe, NDT] – particulièrement dans la sphère sociale et politique – au début du nouveau millénaire, une déficience d’idée se fait douloureusement sentir. La majorité des gens – y compris les gouverneurs, les politiciens, les scientifiques, les travailleurs – sont guidés dans leur vie et dans leurs choix politiques par un ensemble de facteurs momentanés, de préoccupations fortuites, d’appels éphémères et transitoires. Nous perdons rapidement toute représentation générale concernant le sens de la vie, la logique de l’histoire, les problèmes de l’homme, le destin du monde. Les choix existentiels et sociaux ont été remplacés par la publicité agressive. A la place d’une idéologie politique responsable et signifiante il y a quelques public relations efficaces (ou inefficaces). Le résultat du combat des idées est décidé par le volume des investissements en publicité. Les dramatiques chocs entre les peuples, les cultures et les religions sont transformés en spectacles inspirés par les sociétés multinationales et les trusts pétroliers. Le sang humain, la vie humaine, l’esprit humain sont devenus des abstractions statistiques, au mieux des objets de consommation – des figures de rhétorique démagogiques avec des lamentations humanitaires mielleuses et ambiguës dissimulant un double jeu.
Le nom de Nikolaï Nikolaiévitch Alekseiev n’est pas toujours mentionné dans la liste des principales figures eurasistes. C’est une erreur ennuyeuse, contrastant fortement avec la dimension et la profondeur de ce penseur, avec l’importance de ses travaux et concepts pour toute la vision-du-monde eurasiste. Les noms de Karsavin (un penseur assez ordinaire) ou de Suvchinsky (qui dans l’ensemble est plus important pour son appui financier au mouvement que pour ses écrits médiocres) apparaissent en tête de la liste eurasiste, alors qu’Alekseiev vient plus bas, étant parfois simplement oublié. En réalité, il peut être inclus à juste titre dans le trio des auteurs eurasistes les plus intéressants, les plus originaux et les plus profonds.
Les sociétés secrètes et les confréries occultes ont-elles été actives derrière la scène des événements mondiaux depuis des milliers d’années ? Ces gardiens de la sagesse secrète déterminent-ils les progrès de la conscience humaine et influencent-ils le destin des nations ? Des maîtres cachés de la connaissance occulte animent-ils et infiltrent-ils certains mouvements politiques, culturels, spirituels et économiques, selon un plan ancien ? Se pourrait-il que les grandes avancées, guerres, et révolutions, de l’homme, ainsi que ses découvertes marquantes dans la science, la littérature, la philosophie et les arts, soient le résultat d’une « main cachée » ? Pouvons-nous décoder l’Histoire et trouver la mystérieuse interface entre la politique et l’occultisme, découvrant ainsi les véritables animateurs et agitateurs de notre monde moderne ?
Ce qui est arrivé aux USA le 11 septembre 2001 ouvre une nouvelle page dans l’histoire du monde. Comme cela fut le cas avec le coup de feu de Gavrilo Princip à Sarajevo, ou l’intervention des troupes nazies en Tchécoslovaquie, ici l’humanité quitte à nouveau la route, qui il y a peu de temps semblait si droite.
Aujourd’hui, comme jamais auparavant, il est important de comprendre ce qui s’est passé exactement.
En mettant de coté l’aspect humanitaire, il est nécessaire de comprendre la nature réelle des choses. Nous nous sommes réveillés dans un monde complètement différent.
Les hypothèses sur la découverte de l’Amérique par le Vieux Monde longtemps avant le voyage de Christophe Colomb deviennent de plus en plus populaires aujourd’hui. Il est presque prouvé que les Vikings scandinaves visitèrent l’Amérique du Nord sur leurs navires – des inscriptions runiques se trouvent partout sur la côte orientale du Canada, au Labrador, sur l’île de Terre-Neuve, etc. Il y a des théories assez argumentées du chercheur Jacques de Mahieu concernant les contacts entre la civilisation inca et ces mêmes Vikings. Il existe en outre d’autres versions affirmant que l’Europe aurait toujours connu l’existence du continent américain, et que cette information n’aurait pas été divulguée seulement pour des raisons bien précises d’ordre sacré. Mais le plus grand intérêt sous ce rapport est représenté par l’histoire énigmatique de la carte de Muhiddin Piri Reis, sur laquelle nous nous arrêterons plus en détail.
Dans son journal-roman Le Sentier perdu, publié en 2010, entre les analyses politiques sur l'Inde,Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud, les Mémoires de Leni Riefensthal, le canular antimaçonnique Diana Vaughan ou sa dernière rencontre avec Ava Gardner, à Barcelone, en 1963 ("Ava, couverte de sueur, les cheveux dans les yeux, dépoitraillée, les lèvres peintes d'un rouge foncé, presque noir, les yeux scintillants comme deux diamants aux feux sombres, paraissait en proie à une excitation fiévreuse"), Jean Parvulesco, écrivain d'extrême avant-garde, cite in extenso l'article de Reinhardt Jünger-Meinert sur une émission de Radio Moscou d'Alexandre Douguine consacrée, justement, à Jean Parvulesco lui-même et sa géopolitique grand-européenne. Lecture essentielle pour la compréhension du concept d'empire eurasiatique, en 1997 (il y a 14 ans !) .
Street Press a rencontré Alexandre Douguine (octobre 2012) à l'occasion de sa venue sur Bordeaux pour une conférence sur l'Eurasisme.
La question de la temporalité est évidemment cruciale, lorsqu’il s’agit de penser. Il arrive que des œuvres pourrissent en mûrissant. Je relisais dernièrement quelques bouquins d’Alexandre Zinoviev, et je m’étonnais qu’ils fussent si anachroniques, si peu en phase avec ce qu’était devenu le monde depuis 1989, et, faut-il le dire, si illisibles. Les discours sur la réalité, si l’on dissipe les fumets de la mode et des emballements du moment, pâtissent cruellement de la dérive des choses, fût-elle minime. Soudain, c’est une fissure, parfois un abîme, qui les séparent de l’expérience collective ou individuelle, et ils deviennent alors des bavardages, des vapeurs.
Quel est donc le défaut heuristique des écrits de Zinoviev, de tous les dissidents qui s’opposaient à l’empire soviétique, et, plus généralement, de ceux qui étaient plongés dans cette gigantomachie mondiale, mettant en prise les tenants des première et deuxième théories, selon la classification métapolitique d’Alexandre Douguine, c’est-à-dire le libéralisme et le marxisme ? Comment des vérités de l’heure, bien qu’elles ne soient pas devenues pour autant des mensonges, constituent-elles néanmoins des erreurs épistémologiques ?