Événements en Palestine : la fin est plus proche que jamais

Les événements en Palestine sont au centre de l'attention des médias mondiaux. L'escalade du conflit entre les Israéliens et les Palestiniens a atteint ces derniers jours un degré sans précédent.
Il est important de souligner que non seulement les Israéliens massacrent les Palestiniens, mais que les roquettes lancées par le Hamas atteignent également leurs cibles. Des Israéliens perdent également la vie.
L'embrasement du conflit israélo-arabe fait resurgir toute une série de sinistres scanarios apocalyptiques. Les trois religions monothéistes mondiales - le judaïsme, le christianisme et l'islam - s'accordent à dire que la fin du monde commencera par une grande guerre en Terre sainte. La fin est donc plus proche que jamais.
L'État d'Israël lui-même est, aux yeux des Juifs religieux, un État de la Fin. La quatrième diaspora (galut), qui a commencé avec la destruction de Jérusalem par Titus en 70, après quoi les Juifs ont été dispersés dans le monde entier, ne prend fin qu'à l'époque de Moshiach. L'Israël moderne est construit, en un sens, à crédit.

La place du Maroc et la 4e théorie politique

Mon itinéraire idéologique a démarré au début des années 1980 du siècle précédent. J’ai intégré la dissidence anti-soviétique, mais non pas dans le cadre d’une opposition libérale. J’étais à la fois anti-communiste et anti-libérale. J’étais en faveur de la tradition, de l’Eglise, de la civilisation sacrée et je partageais les idées des auteurs traditionnalistes, comme René Guénon, qui s’est converti à l’Islam et qui est mort au Caire en Egypte. J’ai été influencé par cette pensée anti-moderne, anti-matérialiste, spiritualiste mais j’ai fait le choix plus tard de revenir à ma tradition, orthodoxe et russe.

Mais j’ai changé un peu d’avis, après la chute de l’Union soviétique. Quand notre société s’est ouverte à l’occident et au libéralisme, j’ai trouvé cela pire que le communisme, que je pensais être l’aboutissement de la dégénérescence de la société occidentale, matérialiste et égalitaire, suivant la pensée de Guénon et Evola. Mais je me suis rendu compte qu’il peut y avoir que le communisme, proprement le capitalisme occidental. C’était la seule correction de mes opinions. Durant ma jeunesse, je n’avais absolument rien de communiste. Je suis devenu un peu “philo-communiste”, tout en gardant mon rejet de la modernité, car j’ai eu la chance de comparer les deux systèmes.

LE MANIFESTE DU GRAND RÉVEIL

La vague de populisme anti-libéral ne faiblit pas même en Europe. Même si le mondialiste Macron a réussi à contenir les violentes manifestations des «gilets jaunes» et que les libéraux italiens et allemands ont isolé et bloqué l'arrivée au pouvoir des partis de droite et de leurs dirigeants, ces processus sont imparables. Le populisme exprime le même Grand Réveil, seulement sur le sol européen et avec une spécificité européenne.

Pour ce pôle de résistance, une nouvelle réflexion idéologique est extrêmement importante. Les sociétés européennes sont beaucoup plus actives sur le plan idéologique que les américains et, par conséquent, les traditions de la politique de gauche et de droite - et leurs contradictions intrinsèques - sont beaucoup plus ressenties.

Imperium Ultimum

Dans un stade ultérieur, l’Empire Eurasiatique de la Fin devra s’exhausser jusqu’à l’identité ultime de l’Imperium planétaire de la fin, dont la projection transcendantale, au-delà de l’histoire, sera le Regnum Sanctum, l’accomplissement renouvelé de l’unité préontologique du tout antérieur des premiers débuts du cycle, et qui est dit Sanctum parce qu’il sera appelé à faire la jonction de l’histoire et de l’au-delà de l’histoire, et qu’en son centre se trouvera régner, immuable, l’Absolu Lui-Même. Aussi doit-on comprendre que ce ne sont aucunement ies efforts des uns ni les résistances des autres qui, finalement, décident de l’avènement de l’Imperium, mais la seule volonté impériale de qui en détient transcendentalement le pouvoir central, qui décidera de l’heure et des modalités révolutionnaires de son rétablissement. 

Un de Benoist qui a l’audience d’un Zemmour et l’influence d’un BHL

Le premier mouvement eurasiste a été fondé dans les années 1920 par des intellectuels russes de l’émigration (Troubetskoï, Savitski, Alekseiev, etc.). Ceux-ci affirmaient que l’identité russe est née d’une fusion originale entre les éléments slave et turco-musulman et que la Russie constitue un « troisième continent » entre l’Occident (dénoncé comme matérialiste et décadent) et l’Asie. Les eurasistes se démarquaient des nationalistes classiques et des slavophiles et, sans être communistes, ils n’étaient pas opposés à l’expérience soviétique, qu’ils regardaient comme la continuation de l’idée impériale russe.

Le néo-eurasisme de Douguine reprend ces idées, mais il va plus loin. Il élève la théorie de Mackinder, qui oppose thalassocratie et tellurocratie, « île mondiale » (l’Amérique) et « terre mondiale » (l’Eurasie), à la hauteur d’une explication de l’histoire. Cela a comme conséquence que son eurasisme peut être à la fois une idée purement russe et en même temps une idée universelle puisque sont eurasistes, où qu’ils demeurent, tous ceux qui se réfèrent aux valeurs de la tellurocratie. Ainsi, on peut considérer que l’eurasisme de Douguine est plus qu’une simple idéologie politique, c’est un système de pensée et une vision-du-monde. 

GÉOPOLITIQUE DES ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Tout a changé en 2016, lorsque l'actuel président américain Donald Trump est arrivé au pouvoir de manière inattendue. En Amérique même, son arrivée a été quelque chose d'assez exceptionnel. Tout le programme électoral de Trump était basé sur la critique du mondialisme et des élites américaines au pouvoir. En d'autres termes, M. Trump a directement contesté le consensus des deux partis, y compris l'aile néoconservatrice de son parti républicain, et ....il a gagné. Bien sûr, les 4 années de présidence de Trump ont montré qu'il était tout simplement impossible de restructurer complètement la politique américaine d'une manière aussi inattendue, et Trump a dû faire de nombreux compromis, y compris jusqu'à la nomination du néoconservateur John Bolton comme son conseiller à la sécurité nationale. Mais quoi qu'il en soit, il a essayé de suivre sa ligne, au moins en partie, ce qui a rendu les mondialistes furieux. Trump a ainsi brusquement modifié la structure même des relations entre les deux grands partis américains. Sous sa direction, les républicains sont partiellement revenus à la position nationaliste américaine inhérente aux premiers GOP - d'où les slogans « America first ! » ou « Let's make America great again ! ». Cela a provoqué la radicalisation des démocrates qui, à partir de l'affrontement entre Trump et Hillary Clinton, ont en fait déclaré la guerre à Trump et à tous ceux qui soutiennent sa guerre à lui en matière politique, idéologique, médiatique, économique, etc.

LA PANDÉMIE ET EREIGNIS D'HEIDEGGER

Presque tous les pays ont désormais mis en place des régimes de fermeture des frontières et d'isolement qui mettent hors d'état de nuire les principaux mécanismes de la mondialisation libérale et obligent à revoir radicalement les priorités politiques et économiques, tant au niveau mondial que national. Cette restructuration est obligée de déplacer l'accent de la croissance et de la démocratisation (parfois illusoires), de l'expansion (parfois imaginaire) des droits et libertés individuels, vers l'ordre, la discipline, la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accroissement du rôle des États et, par conséquent, de l'échelle de la souveraineté.

Le logos de l'Europe : catastrophe et horizons vers un autre commencement

La civilisation européenne moderne est la continuation historique de la civilisation méditerranéenne. L’élément indo-européen prédomine dans cette continuité, la tradition indo-européenne constituant la principale matrice linguistique et culturelle de l’Europe. Si nous faisons ici référence à l’étude du système trifonctionnel par Dumézil, nous obtenons immédiatement une carte sociologique de l’Europe, dont la structure sociale est dominée par le principe constamment reproduit de trois castes dominantes : les prêtres, les guerriers et les producteurs. En effet, nous ne trouvons rien d’autre que cette stratification des sociétés européennes aux stades historiques les plus divers et sous des noms et des titres différents.

ACTUALITÉ D’ALEXANDRE DOUGUINE

En ce moment crucial où « la post-modernité doit être globale (Id., p. 223) », Alexandre Douguine considère que « la redécouverte de la pré-modernité est la seule action logique. Ici nous rencontrons la philosophie traditionaliste et la critique essentielle du monde moderne en tant que concept (Id., p. 223) ». De tels propos pourraient dérouter plus d’un lecteur. Toutefois, si l’auteur commente l’actualité politique (il mise beaucoup sur les Gilets Jaunes français pour contrecarrer les manœuvres mondialistes), il s’appuie toujours sur la géopolitique qui « dans l’ère de la fin des idéologies est la seule manière d’interpréter correctement les relations internationales et certains processus intérieurs. Ainsi, poursuit-il, l’ignorance de la géopolitique est une action contre soi-même. Si vous n’êtes pas sujet de la géopolitique, vous êtes simplement son objet (Id., p. 305) ».

LE CORONAVIRUS ET LES HORIZONS D’UN MONDE MULTIPOLAIRE: LES POSSIBILITÉS GÉOPOLITIQUES DE L’ÉPIDÉMIE

Il ne faut pas s’y tromper : la pandémie mondiale de coronavirus est un tournant dans l’histoire mondiale. Non seulement les indices boursiers et les prix du pétrole s’effondrent, mais l’ordre mondial lui-même est en train de tomber. Nous vivons dans la période de la fin du libéralisme et de son « évidence » comme méta-récit global, de la fin de ses mesures et standards. Les sociétés humaines deviendront bientôt flottantes : plus de dogmes, plus d’impérialisme du dollar, plus d’incantations au libre marché, plus de dictature de la FED ni d’échanges boursiers mondiaux, plus de soumission à l’élite médiatique mondiale. Chaque pôle construira son futur sur ses propres fondations civilisationnelles. Il est évidemment impossible de dire à quoi cela ressemblera ou à quoi cela mènera. Cependant, il est déjà clair que le vieil ordre mondial est en train de devenir une chose du passé, et que les contours très distincts d’une nouvelle réalité sont en train d’émerger devant nous.

La pandémie et la politique de la survie: les horizons d’un nouveau type de dictature

Une telle prévision analytique est-elle une exagération trop dramatisée ? Je pense qu’elle est tout à fait réaliste, bien que bien sûr « personne ne connaît le jour et l’heure », et dans une situation donnée tout pourrait être retardé pendant quelque temps. L’épidémie pourrait se terminer soudainement et un vaccin pourrait être trouvé. Mais tout ce qui s’est déjà produit dans les premiers mois de 2020 – l’effondrement de l’économie mondiale, toutes les mesures radicales dans la politique et les relations internationales imposées par la pandémie, la perturbation des structures de la société civile, les changements psychologiques et l’introduction de technologies de surveillance et de contrôle – est irréversible. Même si tout s’arrêtait maintenant, cela prendra tellement longtemps pour que la mondialisation libérale revienne à son final toujours retardé que de nombreux aspects critiques de la société auront déjà subi de profondes transformations. En même temps, la supposition même d’une fin rapide à la pandémie n’appartient pas au domaine de l’analyse, mais au royaume des contes de fées naïfs avec un happy-end. Regardons la vérité dans les yeux : l’ordre libéral global s’est effondré sous nos yeux, tout comme l’URSS et le système socialiste mondial tombèrent en 1991. Notre conscience refuse de croire à des changements aussi colossaux, et spécialement à leur irréversibilité. Mais nous devons y croire. Il vaut mieux les conceptualiser et les comprendre à l’avance – maintenant, tant que les choses ne sont pas encore devenues aussi graves.

Réflexions pendant la Peste n° 5. Nergal et Erra nous rappellent l'essentiel

Ce qui est intéressant, Nergal - le dieu de la peste, le dieu classique de la mythologie akkadienne - descend en enfer avec la reine de l'enfer Ereshkigal - et menace de lui couper la tête. Elle essaie de faire de lui son captif, mais il sort son épée, la prend par les cheveux et dit - et maintenant, porc, je vais te couper la gorge. Puis la reine de l'enfer Ereskigal, qui est tombée à genoux devant le dieu de la peste Nergal, dit - alors je ne peux que te demander de m'épouser. Les histoires akkadiennes se terminent ainsi. Mais il est intéressant que le dieu solaire Nergal, le dieu de la peste Nergal descende en enfer afin de remettre en place et de faire revenir à l’ordre la maîtresse de l'enfer qui s'est élevée contre l'ordre divin.

LA PANDÉMIE ET EREIGNIS D'HEIDEGGER

Presque tous les pays ont désormais mis en place des régimes de fermeture des frontières et d'isolement qui mettent hors d'état de nuire les principaux mécanismes de la mondialisation libérale et obligent à revoir radicalement les priorités politiques et économiques, tant au niveau mondial que national. Cette restructuration est obligée de déplacer l'accent de la croissance et de la démocratisation (parfois illusoires), de l'expansion (parfois imaginaire) des droits et libertés individuels, vers l'ordre, la discipline, la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accroissement du rôle des États et, par conséquent, de l'échelle de la souveraineté.

Alexandre Douguine - la pandémie et Ereignis d'Heidegger

Presque tous les pays ont désormais mis en place des régimes de fermeture des frontières et d'isolement qui mettent hors d'état de nuire les principaux mécanismes de la mondialisation libérale et obligent à revoir radicalement les priorités politiques et économiques, tant au niveau mondial que national. Cette restructuration est obligée de déplacer l'accent de la croissance et de la démocratisation (parfois illusoires), de l'expansion (parfois imaginaire) des droits et libertés individuels, vers l'ordre, la discipline, la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accroissement du rôle des États et, par conséquent, de l'échelle de la souveraineté.

Le retour des Grands Temps (écrits eurasistes - 2016-2019)

Le retour des Grands Temps (écrits eurasistes - 2016-2019) rassemble la totalité des textes publiés en français par Alexandre Douguine entre les années 2016 et 2019. L’ouvrage entre dans un projet plus vaste qui est de rassembler dans plusieurs volumes tous les textes du théoricien du néo-eurasisme parus depuis la fin des années 1980.
En effet, dispersés dans des revues rapidement difficiles d’accès et dans des blogs et sites plus ou moins éphémères, l’oeuvre d’Alexandre Douguine bien que vaste en français est au final d’un accès peu aisé du fait des médias où elle s’est exprimée.
Ce livre, et les volumes qui le précèdent1 ou qui le suivront, devraient pallier cela et permettre à tous, militants, étudiants ou chercheurs, de découvrir d’une manière simple une pensée vaste, originale et souvent révolutionnaire. Quant à son titre, il évoque le principal thème autour duquel ce recueil s’organise sans en épuiser la richesse.

Les Racines de l’identité (écrits eurasistes - 2012-2015)

Les Racines de l’identité (écrits eurasistes - 2012-2015) rassemble la totalité des textes publiés en français par Alexandre Douguine entre les années 2012 et 2015. L’ouvrage entre dans un projet plus vaste qui est de rassembler dans plusieurs volumes tous les textes du théoricien du néo-eurasisme parus depuis la fin des années 1980. En effet, dispersés dans des revues rapidement difficiles d’accès et dans des blogs et sites plus ou moins éphémères, l’œuvre d’Alexandre Douguine bien que vaste en français est au final d’un accès peu aisé du fait des médias où elle s’est exprimée.

Ce livre, et les volumes qui le précèdent ou qui le suivront (1), devraient pallier cela et permettre à tous, militants, étudiants ou chercheurs, de découvrir d’une manière simple une pensée vaste, originale et souvent révolutionnaire. Quant à son titre, il évoque le principal thème autour duquel ce recueil s’organise sans en épuiser la richesse.

POUR UNE AFRIQUE PUISSANTE ET SOUVERAINE

Nos présidents sont des passoires qui laissent tout le monde nous dépouiller. Si l'on n'a pas des régimes forts, nos terres se feront saigner. Et c'est pour cela qu'à défaut de régimes politiques africains tournés vers les intérêts du peuple, la société civile africaine doit prendre ses responsabilités. C'est la mission de vie de notre ONG, Urgences Panafricanistes, qui déplace des montagnes sur le terrain depuis des années en luttant notamment intensément contre le néocolonialisme français mais aussi contre les ONG globalistes financées entre autres par les George Soros, chargées de propager le néolibéralisme sociétal et économique. Les Occidentaux sont les champions du pillage des matières premières dans le monde, et à l'échelle globale, la Chine et la Russie sont d'excellents contrepoids géostratégiques vis-à-vis des premiers cités. La Chine et la Russie savent freiner dès qu'elles le peuvent les velléités occidentales à l'échelle internationale. Et dans le cadre de la théorie de la multipolarité conceptualisée par le camarade Alexandre Douguine, ces deux nations sont deux maillons vitaux pour l'émergence d'un monde plus équilibré. Je suis un fervent défenseur cette philosophie géopolitique, mais celle ci n'aura de sens que si l'Afrique recouvre sa souveraineté politique, culturelle, économique et spirituelle.

Kemi Seba, espoir africain d’un monde multipolaire

Le leader panafricaniste a compris que l’étude combinée de l’histoire de sa population, de la géopolitique et de la métaphysique constituait la condition préalable fondamentale pour effectuer une lutte réelle d’indépendance. Il a réussi, à force de stratégie et de connaissance des rues africaines, à apprivoiser un concept pourtant tracé et conçu par/pour l’Occident, à savoir la société civile. En faisant fusionner la circonférence de celle-ci (composée généralement d’ONG allaitées aux mamelles de l’Europe ou des États-Unis) avec la rue réelle, il a brutalement décloisonné un espace métapolitique qui n’appartenait pas aux peuples enracinés, mais bel et bien aux élitesapatrides globalisées. Il a compris l’état de péremption idéologique des trois théories politiques majeures de l’ère moderne que sont le libéralisme, le communisme et le nationalisme.

Pour une Europe illibérale

Entre la notion de frontière et l’idéologie du capitalisme libéral, la contradiction est donc totale. L’apparition des démocraties illibérales le confirme. J’ai envie de dire que celui qui pourrait en tirer la leçon, puisqu’il sait à l’occasion critiquer le libéralisme, c’est bien le pape François, qui ne manque pourtant jamais une occasion de prêcher l’accueil inconditionnel des « migrants » quels qu’ils soient. « Il faut construire des ponts, et non pas des murs », dit le pape François (qui est ici dans son rôle puisque le peuple de Dieu ne connaît pas de frontières et qu’un souverain pontife est étymologiquement un pontifex, c’est-à-dire un homme « qui fait le pont »). Mais c’est là une alternative irrecevable. Le pape oublie seulement qu’entre les murs et les ponts, il y a aussi des portes, qui peuvent être ouvertes ou fermées selon les circonstances, et surtout qu’en certains cas le pont le plus efficace est le pont-levis, qui se baisse ou qui se lève pour ouvrir ou fermer le passage permettant d’accéder à une cité menacée.

La mondialisation et le libéralisme sont sur le point de s'effondrer - mais qui et quoi ensuite?

Le libéralisme et la mondialisation ont définitivement échoué. La situation me rappelle les dernières années de l'URSS. À cette époque, le vrai pouvoir était encore totalement entre les mains du Parti communiste qui contrôlait presque tout, mais en même temps tout le système était terminé. Et n’importe qui pouvait le ressentir.
Aujourd'hui, nous nous trouvons exactement dans la même situation avec la domination mondiale des élites libérales. Ils contrôlent toujours tout, mais c'est déjà fini. Ils disparaîtront aussi rapidement que le communisme en Europe de l'Est. La mobilisation anti-populiste (anti-Poutine, anti-Assad, anti-Chine, anti-Brexit, anti-Iran, anti-Salvini, etc.) de Bernard-Henri Lévy, Macron, Soros, Rothschild ou Clinton démontre de leur part un état d'agonie pure. C'est fini pour eux.
Ils ne peuvent plus gouverner. Ils sont condamnés. Ils persisteront et pourront gagner un peu de temps avant l'effondrement final et irréversible, mais leurs jours sont comptés.

Horizon de l'Empire Idéal

La nourriture sera la plus écologiquement pure et sera distribuée gratuitement, comme un cadeau. Il y aura une quantité exceptionnelle de saucisses, de fromages et de noisettes dans l’Empire.
En ce qui concerne le genre, les femmes seront estimées dans l'Empire, car elles sont plus intéressantes que les hommes (et plus belles). Les hommes ne seront pas bouleversés par le fait que l'envie sera abolie par décret (le premier décret supprimera l'envie, la jalousie et la propriété ; l'envie sera punie par trois coups de lierre pour un regard envieux et six pour un mot jaloux).
Les femmes aimeront l'Empire et le chériront chaque matin en saluant le soleil.
La moralité changera. Le mot "mal" sera exclu du lexique avec toutes les autres mauvaises expressions. Au lieu de cela, on introduira le concept progressif de «moins bien» : « une personne moins bonne a volé un pain au marché. Elle mérite moins d'amour et moins de respect que celle qui a demandé une quiche et qui en a reçu effectivement une, avec un doux sourire ».
Tout le monde sourira et rira aux funérailles, car, étant donné que ce monde est si beau, qu’en sera-il du prochain… ? Et alors la mort sera comprise comme un retour à l’eidos (επιστροφή).

Le retour des Grands Moments

L’article de Brandon W. Hawk est de ce même style. Cela démontre qu’il n’a aucune connaissance de mes écrits, ni aucun intérêt pour eux. Cela dit simplement que M. Douguine est contre le globalisme libéral (oui, c'est vrai) et que sur un de ses sites pris au hasard (et il en a beaucoup, et une grande partie d'entre eux sont fabriqués et entretenus par des personnes totalement inconnues de lui-même, qu'il s'agisse d'amis trolls ou haineux), il y a des images représentant le Moyen Âge européen - y compris Notre-Dame-de-Paris avant l'incendie.
Le mot « tradition » est mentionné (parfois avec un « T » majuscule) et Carl Schmitt et Heidegger sont souvent cités. À n’en pas douter : il est un nazi. Il soutient Poutine ? Magnifique - il est le "nazi de Poutine". Dangereux ? Bien sûr, exactement comme Milo Yiannopoulos, ou peut-être beaucoup plus (armes nucléaires incluses). Brandon W. Hawk a presque terminé son article. Quoi d'autre ? Ah !: Bannon est de retour et Trump entre dans sa deuxième campagne électorale. Laissons l’influence nazie de Poutine sur Bannon et Trump. Donc, ils sont nazis et sont entre les mains de Poutine - eh bien le rapport de Mueller doit être considéré en quelque sorte comme faux. Une nouvelle enquête est nécessaire. Maintenant, tout s’intègre parfaitement.
Le Washington Post publie cet article avec impatience. Le joyeux petit libéral de Goebbels, Brandon W. Hawk, a bien fait son travail. La conspiration pour la restauration du maléfique empire médiéval par la collusion nazie de Poutine et Dugin-Bannon-Trump devient un fait établi. Le texte - écrit par un idiot, publié dans un magazine de, par et pour des idiots - est prêt. Rien de personnel - juste une guerre idéologique qui fait rage. Le libéralisme et le mondialisme se défendent et attaquent les « ennemis de la société ouverte » - telle est l'orthodoxie du programme Popper / Soros. Mentir, mentir, mentir fort et fier et ils obéiront à vos ordres autoritaires.

L’approche eurasienne de la multipolarité (Alexandre Douguine)

La multipolarité ne serait pas non plus assimilable à un monde sans pôle où émergerait un modèle de gouvernement mondial basé sur la coopération des acteurs étatiques et non étatiques (ONG, mouvements citoyens, etc.). Conceptualisé notamment sous le terme de non-polarité, ce modèle amènerait la disparition de l’unipolarité dominée par Washington pour privilégier des instances de niveau inférieur où les prises de décisions concerneraient l’humanité entière. Un tel système ne serait pas une alternative à l’unipolarité, mais une continuation accentuant le phénomène de mondialisation dans une échelle supérieure. Dans un tel système, «  l’économie remplacerait la politique et la libre concurrence sur le marché mondial balaierait toutes les barrières douanières nationales. […] Ce serait l’ère de la démocratie mondiale  » (p.15). Ainsi, «  l’humanité atomisée et individualisée serait transformée en une “société civile” cosmopolite et sans frontière  » (p.17). Oui, nous sommes très loin de la doxa universitaire.

Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ

Les gilets jaunes se sont rebellés contre Macron et contre l’élite libérale au pouvoir. Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus un mouvement de droite ou de gauche classique. Macron est de gauche pour le soutien de la migration, la protection des minorités, la légalisation de la dégénérescence et le soi-disant “marxisme culturel”, mais il est de droite (droite libérale) en termes d’économie, défendant fermement les intérêts des grandes entreprises et de la bureaucratie européenne. Il est un pur globaliste, ne dédaignant pas une affirmation directe de son appartenance à la franc-maçonnerie (son fameux signe de la main représentant un triangle), même avec des slogans sataniques explicites : « Faites ce que vous voulez, votez pour Macron. » La révolte des gilets jaunes est précisément contre cette combinaison de droite libérale et de gauche libérale.

Si Mélenchon et Marine Le Pen ne peuvent pas être unis politiquement, étant l’un trop à gauche et l’autre trop à droite, les gilets jaunes le feront à la place de ces dirigeants politiques cherchant à diriger un mouvement populiste. Les gilets jaunes ne sont pas seulement contre la politique économique ou l’immigration – ils sont contre Macron en tant que symbole de l’ensemble du système, contre le globalisme, contre le totalitarisme libéral, contre “l’état actuel des choses”. Le mouvement des gilets jaunes est une révolution populiste et populaire. Et le mot “peuple” (populus, “le peuple”) doit être pris littéralement dans le concept de “populisme”.

The Rise of the Fourth Political Theory

De la première, la démocratie libérale, Dougine prétend qu’elle n’opère plus comme une idéologie mais comme quelque chose d’acquis, qui va de soi, au point qu’elle en occulte sa réalité politique et menace de monopoliser le discours politique et de plonger le monde dans une unidimensionnalité universelle qui efface la diversité des peuples et des cultures. C’est, notamment, à ce niveau là que Dougine situe la nécessité d’une quatrième théorie politique, empreinte de conservatisme.

Aux yeux de Dougine, le conservateur est un humaniste dans la mesure où il est au côté de l’homme dans ce que l’homme comporte de constant, aussi paradoxal et contradictoire que ça puisse paraître, l’homme enraciné dans l’être de manière différente de toute autre chose enracinée dans l’être, c’est à dire de la manière dont le conçoit Heidegger en parlant de Dasein.

Au cœur de la théorie de l’eurasisme se trouve la notion de « narod », le peuple en tant que porteur de la culture, comme principe premier et ultime. « Le « narod » précède notre naissance et survit à notre mort, écrit Dougine. Il existe toujours. Notre propre corporéité toute relative pâlit devant le caractère absolu, éternel et infini de la corporéité du « narod » à proprement parler. Le « narod » est le corps commun global et la valeur constante absolue. » Le langage, cette « parole poétique » selon Heidegger, qui nous précède, nous est transmis et nous survit, en est l’une des facettes les plus marquantes.

Vient de paraître : Alexandre Douguine - Les Mystères de l'Eurasie

Les Mystères de l’Eurasie est un des tout premiers livres d’Alexandre Douguine puisqu’il fut d’abord publié en samizdat, dans une version abrégée, avant la disparition de l’URSS, puis dans sa totalité, en 1991, après la chute du régime soviétique. Ce qui frappe dans cet ouvrage est d’abord son côté spiritualiste et même mystique, tout à fait à l’opposé du « matérialisme historique » soviétique officiel du temps où il a été conçu. Douguine cherche des signes, et cherche à découvrir le mystère de l’histoire du monde, et surtout de l’histoire de la Russie. La deuxième chose frappante dans le livre est le patriotisme de l’auteur, un patriotisme mystique typiquement russe, très différent du nationalisme étroit qu’on connaît en Occident.

Les Mystères de l’Eurasie est un des tout premiers livres d’Alexandre Douguine puisqu’il fut d’abord publié en samizdat, dans une version abrégée, avant la disparition de l’URSS, puis dans sa totalité, en 1991, après la chute du régime soviétique. Ce qui frappe dans cet ouvrage est d’abord son côté spiritualiste et même mystique, tout à fait à l’opposé du « matérialisme historique » soviétique officiel du temps où il a été conçu. Douguine cherche des signes, et cherche à découvrir le mystère de l’histoire du monde, et surtout de l’histoire de la Russie. La deuxième chose frappante dans le livre est le patriotisme de l’auteur, un patriotisme mystique typiquement russe, très différent du nationalisme étroit qu’on connaît en Occident. Contrairement à d’autres dissidents, Douguine ne prit pas l’Occident pour modèle, et surtout pas le capitalisme et le libéralisme. Il comprit très tôt que la Russie devait échapper au « double abîme », celui du système soviétique (matérialiste et collectiviste) et celui du système occidental (mercantiliste et individualiste). Cette recherche d’une troisième voie finira par déboucher sur l’eurasisme qu’il développera dans ses écrits ultérieurs.

COMPTE RENDU ANALYTIQUE « FONDEMENTS DE GÉOPOLITIQUE : LE FUTUR GÉOPOLITIQUE DE LA RUSSIE »

La théorie géopolitique de Dougine, novatrice selon son auteur, puise pourtant ses sources dans l’histoire intellectuelle européenne et russe du 19ème et du 20ème siècle. Il convient de souligner que la géopolitique russe ne s’est pas fondée sur les sciences politiques, géographiques ou stratégiques mais sur l’histoire et principalement la philosophie 5 d’où la prédominance dans l’ouvrage d’Alexandre Dougine et bien d’autres, de concepts tels que les « facteurs de civilisations » (présents chez Danilevski et plus tard chez Spengler dans « Le Déclin de l’Occident » ). 

DE L'ÉTUDE DE LA TRADITION PRIMORDIALE EN AFRIQUE

Ce pouvoir qu’est cette source primordiale, si elle est comprise par les futures générations, constituera un frein définitif aux velléités mondialistes sur le continent. Mais pour ce faire, la nouvelle génération devra aborder l’afropérennialisme (nom que nous donnons à la tradition primordiale) non pas comme complément de son être, mais comme sujet, élément primordial de sa propre libération. C’est dans ce sens-là que l'ONG Urgences Panafricanistes a entamé ses démarches auprès de cercles initiés et éprouvés. Politiquement, militairement, médiatiquement, économiquement et ésotériquement, nous nous devrons, plus que jamais, d’être puissants.

SOUVERAINISTES AFRICAINS ET RUSSIE, «UNE ALLIANCE NATURELLE»

Douguine est l'une des plus passionnantes rencontres de mon parcours politique de ces dernières années. Passionnante, car nous avons en commun une figure dont nous nous revendiquons respectivement les disciples, en l'occurrence René Guénon. Ses recherches sur la Tradition primordiale ont changé ma vie et ma perception du monde. Et Douguine me paraît être aujourd'hui le plus brillant disciple de Guénon, qui ne se contente pas de louer son «maître idéologique», mais prolonge son œuvre, en inscrivant la démarche traditionaliste dans une dimension géostratégique. C'est sous cet angle d'ailleurs que son ouvrage «Le front des traditions» demeure pour moi un livre important. Ses chapitres tels que Les racines métaphysiques des idéologies politiques, Le facteur métaphysique dans le paganisme, La Grande Guerre des continents demeurent pour moi des sources de réflexions intarissables. La seule nuance que j'ai avec Douguine, et elle est de taille, est que là où il met le bloc eurasiatique au centre de tout (ce qui est normal, c'est de cette région dont il est issu), moi c'est l'Afrique.

Pour revenir à ce que nous avons dit, nous avons parlé de beaucoup, beaucoup de choses. La seule chose que je peux vous dire, c'est que le monde multipolaire est vu par lui comme par moi comme une nécessité. La Russie, grâce à des gens comme Douguine, est en train de bâtir un axe eurasiatique surpuissant qui participe à maintenir les différents souverainismes dans ce monde. L'alliance d'un Erdogan avec un Poutine illustre cette orientation. À nous autres souverainistes africains de faire en sorte que l'Afrique puisse devenir ce pôle puissant tant voulu par les pères fondateurs du panafricanisme.

AU PAYS DU « DO » LEVANT

Les prêtres shinto enseignent que les anciens esprits bénéfiques Izanagi-no-mikotu et Izanami-no-mikotu se marièrent jadis et donnèrent naissance aux îles Honshu et Kyushu. Ces deux grandes Iles furent le résultat de leur union légitime. Avant cela il y eut des araignées et des esprits, et aussi les petites îles. Ensuite ils créèrent encore beaucoup de bons esprits, ainsi que le premier empereur Tenno. Ces îles parentes firent sortir d’elles les montagnes, les rivières, le poisson rouge et blanc géant, qui nage dans toutes les pièces d’eau au Japon, s’offrant à des cuisiniers habiles (Polyakov et moi sommes devenus amis d’un de ces poissons – c’était le professeur-poisson de l’Université de Tokyo), les forêts, le thé, les chiens sacrés au museau allongé qui gardent les sanctuaires, les esprits et les conifères, les rayons de soleil et les doux nuages, qui ne peuvent se trouver qu’au-dessus des environs de Moscou. L’Empereur créa les Japonais.

LES RACINES DE L’IDENTITÉ

Identité profonde. La troisième forme d’identité collective est un paradigme intellectuel conscient, une forme d’identité qui se diffuse pendant sa projection sur les masses. Si l’identité diffuse est un produit de la dissémination, alors l’identité profonde est ce qui subit la dissémination, le cœur de l’esprit d’un peuple, un hiéroglyphe de l’histoire, le centre existentiel de l’Etre d’un peuple et d’une société. Cette identité profonde peut être découverte par les philosophes, les mythes, les prophètes, en se focalisant non pas sur la construction, la projection et la manipulation politique (comme pour les porteurs de l’identité extrême) mais sur la découverte, la libération et l’expression de l’esprit même d’un peuple plutôt que de la manière dont il est imaginé. Par conséquent, l’identité profonde n’est pas une structure au-dessus de l’identité diffuse, mais plutôt sa base, sa racine (radix), son fondement. L’identité profonde est une Idée faisant d’une société particulière ce qu’elle est, d’un peuple ce qu’il est, d’une culture ce qu’elle est, et d’une civilisation ce qu’elle est. Elle se déploie d’une manière diffuse à travers les générations et les masses, en maintenant toujours sa singularité et sa fraîcheur. L’identité extrême est toujours relative, individuelle, et conditionnelle. L’identité profonde est absolue, universelle – à l’intérieur du cadre d’une société particulière – et ne dépend pas de l’expression individuelle. L’identité extrême est un produit particulier de l’identité diffuse. L’identité profonde précède l’identité diffuse et fonctionne comme un pouvoir spirituel qui la constitue.

LA CIVILISATION COMME CONCEPT POLITIQUE

Je suis convaincu que la Quatrième Théorie Politique entre dans la logique de la construction de la contre-hégémonie dont Cox a parlé. A propos, toujours dans le cadre d’une critique de la théorie d’un ordre multipolaire et d’un monde multipolaire, il y a une analyse passionnante d’Alexandra Bovdunova, prononcée lors de la Conférence sur la Théorie d’un Monde Multipolaire à Moscou, à l’Université de Moscou, les 25-26 avril 2012. La 4TP n’est pas une doctrine achevée, elle ne représente encore que les premiers pas vers la sortie de l’impasse conceptuelle dans laquelle nous nous trouvons face au libéralisme, aujourd’hui rejeté par de plus en plus de gens dans le monde, après l’effondrement des vieilles théories politiques antilibérales – le communisme et le fascisme. En un sens, la nécessité d’une 4TP est un signe des temps, et cela ne peut être contesté par personne. Ce que sera le 4TP dans sa forme finale, c’est une autre question. La tentation apparaît de la construire comme une combinaison syncrétique d’éléments tirés des doctrines et idéologies antilibérales antérieures… Je suis convaincu que nous devons suivre une autre voie. Il faut comprendre la racine de l’hégémonie actuelle. Cela coïncide avec la racine de la modernité elle-même, et de celle-ci sont sortis les trois piliers des théories politiques – le libéralisme, le communisme et le fascisme. Les manipuler pour trouver une alternative à la modernité et au libéralisme, respectivement, et à l’hégémonie libérale de l’Occident, est sans intérêt à mon avis. Nous devons dépasser la modernité en général, aller au-delà de la portée de ses acteurs politiques – l’individu, la classe, la nation, l’Etat, etc. Par conséquent, la 4TP comme base d’un front planétaire contre-hégémonique doit être construite complètement différemment. Comme la théorie d’un monde multipolaire, la 4TP opère avec un nouveau concept – la « civilisation » –, mais la 4TP met un accent particulier sur l’aspect existentiel de celle-ci. D’où la chose la plus importante, la thèse centrale de la 4TP disant que son sujet est l’acteur – le Dasein. Chaque civilisation a son propre Dasein, ce qui veut dire que celui-ci décrit un ensemble spécifique d’existentiels. Sur cette base doit naître une nouvelle théorie politique généralisée au niveau suivant dans une « fédération multipolaire de Daseins », une structure concrète de la contre-hégémonie. En d’autres mots, la contre-hégémonie elle-même doit être conçue d’une manière existentielle, comme un domaine de guerre entre la globalisation inauthentique (l’aliénation globale) et l’horizon des peuples et des sociétés authentiques dans un monde multipolaire (la possibilité de triompher de l’aliénation des civilisations).

La Noomachie selon Douguine: le logos de l'Allemagne

À l'origine, l'utilisation du terme Logos était intuitive, et sa signification a été progressivement clarifiée au cours du développement du modèle des trois Logos et de son application à l'étude de cultures et de civilisations concrètes. S'il y a 60 définitions du Logos, ma définition sera la 61ème: car nous devons parler du terme Logos dans le paradigme des trois Logos et dans le contexte de la Noomachie. La règle du cercle herméneutique s'applique ici: je ne me contente pas de prendre le concept du Logos et de l'appliquer à autre chose, mais je prends le contexte - culturel, religieux, philosophique, politique, historique, mythologique, etc. - Je prends le contexte - culturel, religieux, philosophique, politique, historique, mythologique, etc. - comme un tout et j'y délimite les champs correspondant aux trois Logos, en y rapportant tout le reste, créant ainsi une matrice herméneutique. Cette matrice herméneutique est primordiale par rapport aux différentes branches de l'épistémologie. Et il convient de mieux l'étudier avant de le mettre en relation avec les 60 significations du terme Logos, appartenant nécessairement à d'autres contextes et champs herméneutiques. Par conséquent, la définition du 61ème Logos n'est possible que sur la base de l'ensemble du contexte noomachique et dans le cadre du paradigme des trois Logos. Le sens que nous attribuons au terme Logos est secondaire dans ce contexte.

LE GRAND PROBLEME METAPHYSIQUE ET LA TRADITION

En accord avec la doctrine islamique, le Prophète Mahomet était le dernier des prophètes, le dernier installateur et réformateur de la loi traditionnelle, le « sceau des prophètes ». Mais l’ésotérisme chiite dit qu’à la fin du cycle doit apparaître le dernier des interprètes ésotériques de la Révélation, le « sceau ésotérique ». Avec lui et ses compagnons, toute la signification métaphysique de la question concernant le sens et le but de l’origine secrète de l’être est restaurée en accord avec les imitations inhérentes aux traditions et aux religions, et fermement établie dans la perspective métaphysique correcte.

Cette théophanie eschatologique affecte de manière significative toutes les religions et traditions, révélant leur noyau caché.

Mais dans cet événement eschatologique, le rôle principal est assigné au christianisme : la tradition de porter la clé du mystère qui dépasse même le grand et complet silence.

QU’EST-CE QUI NE VA PAS AVEC L’EUROPE ?

Idéologiquement, le problème est le libéralisme qui est imposé à l’Europe et au reste de  l’humanité par le monde anglo-saxon en tant que seule idéologie unique et officielle. Le libéralisme affirme seulement l’identité individuelle et prohibe toutes les identités collectives ou organiques. Ainsi, étape par étape, le libéralisme refuse la religion, la nation, le genre, et l’appartenance en général, afin de libérer complètement l’individu de toute sorte de holisme. Une manifestation politique essentielle de ce problème est le genre, puisque les libéraux insistent sur la « nature optionnelle » du genre et le présentent comme un choix individuel. Auparavant, le combat libéral était centré sur le choix individuel de la religion ou de la nationalité, mais maintenant il a atteint le domaine du genre. Cependant un autre problème crucial est l’immigration. Refusant de reconnaître les identités religieuses ou culturelles, ou même l’identité basée sur le genre, le libéralisme ne considère pas un immigrant comme un porteur d’une identité différente. Au contraire, il le considère seulement comme un individu isolé. Ainsi, le libéralisme détruit tout sens de l’identité collective et, logiquement, le libéralisme détruit l’identité européenne (avec sa soi-disant tolérance et ses théories des droits humains). Avec la destruction intensive de l’identité sexuelle, cela accélère la fin de la société en tant que telle. Le fait même d’accepter le libéralisme comme idéologie dominante garantit la fin de l’Europe elle-même.

LE TROISIEME TOTALITARISME

En science politique, le concept de totalitarisme est appliqué aux idéologies communiste et fasciste, qui proclament ouvertement la supériorité du tout (la classe et la société dans le communisme et le socialisme ; l’Etat, dans le fascisme ; la race, dans le national-socialisme) sur le privé (l’individu).

Ils s’opposent à l’idéologie libérale, pour laquelle, au contraire, le privé (l’individu) est placé au-dessus du tout (comme si ce tout ne pouvait pas être compris en tant que tel). Le libéralisme combat alors le totalitarisme en général, incluant celui du communisme et du fascisme. Mais en faisant cela, le terme même de « totalitarisme » révèle ses liens avec l’idéologie libérale, et ni les communistes ni les fascistes n’accepteront le terme. Ainsi, quiconque utilise le mot « totalitaire » est un libéral, qu’il en ait conscience ou non.

LE KURDISTAN ET LE GRAND MOYEN-ORIENT

Je pense qu’il est maintenant nécessaire de faire appel au concept d’eurasisme. Il faut adapter le modèle eurasien au Kurdistan. Nous devons parler de l’intégration du peuple kurde en tant que communauté historique unie et de sa participation à la construction du projet eurasien. Cela impliquera une rupture complète des relations avec les Américains et l’établissement d’une union stratégique à long terme avec la Russie comme garante de l’ordre mondial. En même temps, avec l’aide de la Russie, les Kurdes pourraient trouver un statu quo avec Ankara. Dans cette situation, toute la tension avec l’Iran serait apaisée et nous pourrions discuter de la création d’un Etat ou de régions kurde(s)-chiite(s). Toutes les composantes actuelles d’un Etat kurde pourraient être considérées comme faisant partie du projet eurasien.

Alors les Kurdes n’auraient plus qu’un seul ennemi : l’ISIS. En examinant les autres pays de la région, l’ISIS est aussi l’ennemi de la Syrie, de l’Irak, de l’Iran, de la Turquie, et de la Russie. Si les Kurdes veulent vaincre leur véritable ennemi, le terrorisme, ils doivent rechercher des partenaires même parmi ces Etats avec lesquels ils n’ont pas toujours eu de bonnes relations. Les Kurdes devraient rejoindre la coalition anti-ISIS au Moyen-Orient. A la tête de cette coalition pourrait se trouver la superpuissance nucléaire russe, qui est neutre et sans préjugés concernant ces détails historiques, et qui est le bastion de la civilisation eurasienne, le principal garant du système eurasien multipolaire qui fait la guerre à l’ISIS.

La Quatrième Théorie Politique et le postlibéralisme

La troisième théorie politique est le fascisme. C’est le nom générique des mouvements politiques et des idéologies d’extrême-droite et des formes correspondantes du règne de type dictatorial dont les signes caractéristiques sont le nationalisme militariste, l’anticommunisme et l’antilibéralisme, la xénophobie, le revanchisme, le chauvinisme, les cultes mystiques du chef, le mépris pour la démocratie électorale et le libéralisme, la croyance au règne des élites et à la hiérarchie sociale naturelle, l’étatisme, le racisme, et le génocide.
Le fascisme apparut plus tard que les autres grandes théories politiques et disparut avant elles. L’alliance entre la première théorie politique et la seconde théorie politique et les erreurs de calcul géopolitiques d’Hitler étouffèrent la troisième théorie dans l’œuf. La troisième théorie politique mourut de mort violente et ne connut pas la vieillesse ou le déclin naturel, contrairement à l’Union Soviétique.

LE MARAIS ET LE FEU

« Le Marais » c’est le nouveau nom de la secte globaliste, des adeptes de la société ouverte, des pervers LGBT, de l'armée de Soros, des post-humanistes et ainsi de suite. Il est absolument impératif de dessécher le Marais non seulement pour les États-Unis: c’est un défi global pour nous tous. A nos jours, chaque peuple est prisonnier de son propre Marais. Nous, tous ensemble, devons commencer la lutte contre le Marais russe, le Marais français, le Marais allemand etc. Nous avons besoin de purger nos sociétés de l'influence du Marais. Au lieu de nous battre entre nous, desséchons-le ensemble. Assécheurs de Marais du monde entier, unissez-vous !

UNE NOUVELLE LUTTE DES CLASSES EN OCCIDENT

Pendant des années, la vie politique en Occident fut assez simple et se résumait principalement à un affrontement entre la droite et la gauche. Sociologiquement, la bourgeoisie et les personnes pourvues de fortune ou de revenus élevés étaient majoritairement de droite. Les personnes moins riches et notamment les ouvriers votaient à gauche.

Certes, la droite et la gauche n’étaient pas homogènes. En France, on avait essentiellement deux droites et deux gauches. A droite, il y avait la bourgeoisie libérale et atlantiste, d’une part, et les classes moyennes patriotes mais aussi attachées aux libertés, les gaullistes. A gauche, il y avait les socialistes et les radicaux, mélangeant des éléments de libéralisme et de socialisme étatique. Il y avait aussi l’extrême gauche dont la force majeure était le parti communiste français.

LA VICTOIRE DE DONALD TRUMP

Aujourd’hui nous sommes tous solidaires avec le peuple américain. Après ce choix, nous devons abandonner l'anti-américanisme brutal qui était tout à fait raisonnable quand les États-Unis étaient gouvernés par les globalistes, mais il n’est plus actuel. Si l'Amérique, comme Trump a promis, se concentre sur ses problèmes internes, et laisse l'humanité en paix, il n'y a pas plus de raison de la haïr. Après tout, le problème n’est pas dans les États-Unis mais dans le fait que ses élites imposaient agressivement à l'humanité des valeurs perverses, destructrices et difformes, plaçaient sous leur autorité des états, semaient la terreur et le chaos sous le couvert de la « démocratie », versaient des océans de sang et faisaient irruption dans les États souverains. Trump n’a aucun rapport à ces élites. Il n’en fait pas partie. Par conséquent, les valeurs qu'ils soutiendra seront autres – conservatrices, américaines et chrétiennes. Sa politique envers le reste du monde sera différente.

Les libéraux européens ont perdu leur superviseur. Aux coups de fil plaintifs pour demander où organiser une nouvelle marche des fiertés Hollande et Merkel recevront une seule réponse, simple et grossier, à l’américaine : « Allez vous faire enculer ! ». D’autant plus, les réseaux globalistes en Russie - d'innombrables ONG et agents étrangers - perdront leur soutien. Si vous voulez aider l'Amérique de Trump, venez aux États-Unis et travaillez ferme et honnêtement. Plus de fonds pour dénigrer et décomposer les cultures et les traditions. Contrairement à Clinton, Trump ne considère pas la communauté LGBT, le féminisme et le postmodernisme comme le dernier mot du progrès. C’est une maladie. Le maximum qu’on peut maintenant quémander aux États-Unis c’est l'aumône pour le traitement des perversions. La fondation Soros, organisation déjà interdite en Russie, apparemment, dans un proche avenir sera jugée extrémiste également sur le territoire des États-Unis. Et tout cela, c’est Donald Trump. Et tant d’autres choses.

9 NOVEMBRE 1989 : CHUTE DU MUR DE BERLIN. 9 NOVEMBRE 2016 : ÉLECTION DE DONALD TRUMP

9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin. 9 novembre 2016 : élection de Donald Trump. Dans les deux cas, la fin d’un monde. Notre dernier Prix Nobel de littérature, Bob Dylan, s’était finalement révélé bon prophète : The times they are a-changin’ ! C’est en tout cas bien à un événement historique que nous venons d’assister. Depuis des décennies, l’élection présidentielle américaine se présentait comme un duel à fleurets mouchetés entre deux candidats de l’Establishment. Cette année, pour la première fois, c’est un candidat anti-Establishment qui se présentait – et c’est lui qui l’a emporté. « Malgré ses outrances », disait un journaliste. Plutôt à cause d’elles, aurait-il fallu dire, tant l’électorat de Trump n’en pouvait plus du politiquement correct !

DONALD TRUMP ET LES ÉTATS-UNIS

Après l'autodestruction de l'URSS et du bloc oriental est apparu le modèle unipolaire du monde où le dragon américain a atteint l'apogée de sa puissance. Les réseaux des services de renseignements américains ont pénétré les sociétés de presque tous les pays, souvent cachés sous un masque libéral, imitatifs des tendances politiques et idéologiques locales.

Le dragon a pénétré les élites politiques, l’économie, l’éducation, les médias, et parfois les cercles de sécurité dans les pays européens et asiatiques. En Russie, les forces proaméricaines dominaient presque ouvertement durant les années 90, et c’est dans les années 2000 que Poutine a commencé à repousser peu à peu leur pouvoir. Ces réseaux ont réussi à se répandre dans les pays islamiques, où l'islam radical, serviteur du Dragon américain, est devenu leur outil de combat.

Mais à l’apogée de sa puissance, le Dragon a fini par encaisser des coups, probablement même des coups mortels. A partir des années 90 tous les pays qui n'ont pas incliné la tête devant l'hégémonie américaine et qui n'ont pas accepté l'irréversibilité du monde unipolaire ont formé peu à peu le club informel et ont entrepris la résistance au Dragon. La Chine a tenu cette ligne très prudemment en entreprenant sa modernisation et sa libéralisation, tout en garantissant sa souveraineté nationale.

Au début des années 2000 la Russie a entrepris la même voie. L'Iran a fait de même et l'Inde contemplative a aussi tenté d’éviter le dictat américain.

Pages